Depuis le 27 mai, l’exposition itinérante #StolenMemory, organisée par Arolsen Archives (centre international de documentation sur les persécutions nazies), est installée au parc du Thabor à Rennes. À l’intérieur d’un conteneur maritime réaménagé, elle met en lumière un pan méconnu de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale : la spoliation des effets personnels des déportés.
À leur arrivée dans les camps, les prisonniers — venus de plus de 30 pays, notamment de Pologne et de l’ex-URSS — étaient dépouillés de tous leurs biens : montres, alliances, lettres, photos, objets de poche. Ces biens, souvent les derniers qu’ils possédaient, étaient stockés dans des enveloppes à leur nom. Près de 2 500 de ces effets sont encore conservés aujourd’hui dans les Arolsen Archives.
L’exposition raconte le parcours de dix anciens détenus : cinq dont les familles ont été retrouvées, cinq autres dont les descendants sont encore recherchés. Chaque panneau présente les objets récupérés, accompagnés d’explications et de témoignages vidéo accessibles par QR code. Certains proches narrent ce que la restitution a représenté pour eux : une émotion vive, un lien rétabli avec une histoire familiale longtemps restée silencieuse.
L’ambition de la campagne #StolenMemory est à la fois mémorielle et concrète : remettre les éléments entre les mains des familles. Elle s’appuie sur la participation de citoyens, d’élèves, d’enseignants ou d’associations locales, invités à mener des recherches ou à relayer les portraits. L’exposition, visible jusqu’au 2 juillet, tous les jours de 7 h 30 à 20 h 30, offre à chacun la possibilité de contribuer à cette démarche de transmission et de justice.