À la Janais, Rennes métropole souhaite déployer un pôle d’excellence industrielle, avec l’ambition de devenir un site exemplaire sobre en carbone et créateur d’emplois. « Ce pôle est destiné aux sociétés engagées dans les transitions, avec une priorité orientée vers la construction durable et les mobilités décarbonées. »
Mais sur le même site, c’est une autre musique de la part du groupe Stellantis qui n’est pas une délocalisation près. « Après Sochaux en 2021, c’est au tour de Rennes de perdre son atelier de réalisation d’outillage d’emboutissage dès l’automne 2024. C’est un coup dur pour les 82 salariés qui vont être réaffectés sur d’autres métiers, notamment l’injection plastique », explique le syndicat CFDT Métallurgie Coeur Bretagne. « La direction justifie son choix par des raisons économiques. Les sites de Tychy (Pologne) et Mirafiori (Italie) vont également subir progressivement cette délocalisation d’activités vers l’Asie. »
Interrogé sur cette affaire, Laurent Valy, délégué CFDT, ne cache pas non plus sa colère. « Pour la CFDT, c’est un non-sens écologique de fabriquer des milliers de tonnes d’outils en Asie pour équiper les lignes de production en Europe. Nos usines automobiles Stellantis en Europe vont devenir dépendantes de la livraison des outils en provenance d’Asie avec tous les risques associés, notamment au regard du contexte géopolitique. »
Dans un univers concurrentiel, la position de l’industriel s’expliquerait par des questions de rentabilité. En revanche, le groupe compte maintenir le lancement du futur SUV électrique sur le site de la Janais. Pour rappel, Stellantis occupe la première place du marché français VP + VUL sur le mois et au cumul 2024, avec une part de de 27,1 % en mai et 29,3 % au cumul. La Peugeot 208 est le véhicule le plus vendu en France sur le mois et au cumul 2024. Quatre modèles Stellantis (Peugeot 208, 308, 2008 et Citroën C3) figurent dans le top 10 sur leur segment, sur les cinq premiers mois de 2024.
