La ville de Rennes étend le stationnement payant à de nouveaux secteurs, dès le mois de juin 2025. Cette décision prise par la majorité municipale, ce lundi 24 mars, permettra de lutter contre les saturations enregistrées près du centre-ville et des stations de métro. Mais dans les rangs de l’opposition, les critiques fusent et les habitants sont loin d’être unanimes.
Cette extension concernera en premier lieu les quartiers Sud-Gare (Sainte-Thérèse, Villeneuve et Mauconseil), Saint-Martin (secteur de l’Auberge de jeunesse) et Maurepas-Bellangerais (Gayeulles). Puis, à compter du 1er octobre, le dispositif s’étendra au Thabor/Saint-Hélier/Alphonse-Guérin, notamment dans le secteur Antrain-Tanneurs. « Dans plusieurs quartiers proches du centre-ville, la pression est forte autour des stations de métro. Il faut garantir une rotation efficace pour permettre aux résidents et aux commerçants d’accéder aux places disponibles », assure Valérie Faucheux, adjointe au maire, chargée de la mobilité.
l’objectif est clair : décourager le stationnement de longue durée par des personnes extérieures », indique Valérie Faucheux.
Sur le sujet, l’opposition municipale n’a pas manqué de faire entendre sa voix. Antoine Cressard, élu du groupe Révéler Rennes, s’en est vivement pris à la méthode. « Nous récusons l’argumentaire selon lequel le passage au stationnement payant est motivé quasi exclusivement par les attentes des riverains. Le sujet est loin de faire l’unanimité. Donc s’il vous plaît, assumez vos choix et cessez d’instrumentaliser la parole des habitants », a-t-il lancé en séance, avant d’ajouter : « Jusqu’où comptez-vous aller ? Est-ce que l’ensemble de la commune de Rennes sera concerné ? La première couronne ? Les 43 municipalités de la métropole ? »
Mais c’est Charles Compagnon, élu du groupe Libres d’agir, qui a prononcé l’intervention la plus virulente. « Cette politique est punitive, unilatérale et déconnectée des réalités du quotidien. Vous supprimez des places, vous modifiez la circulation, et ensuite vous faites payer les riverains en prétextant qu’ils se plaignent. C’est une méthode redoutable, mais malhonnête. » Le conseiller municipal dénonce ce qu’il appelle une obsession anti-auto. « La voiture, qu’elle soit électrique, hybride ou thermique, est traitée comme un fléau. Pourtant, tout le monde ne peut pas faire du vélo. Il y a des familles, des professionnels, des personnes âgées. Pour eux, la voiture est une nécessité, pas un choix de confort. »
Le ton est donné ! Entre la majorité qui défend une ville apaisée, plus durable et un juste équilibre entre les moyens de locomotion, et une opposition qui parle de fracture sociale et d’exclusion, le débat sur la mobilité prend une tournure profondément politique. « Vous croyez façonner la ville de demain, mais vous êtes en train de créer une ville du rejet », conclut Charles Compagnon. Sur le terrain, certains habitants s’interrogent. « Dans le quartier Sud-Gare, notamment, des artères sont désormais vides une bonne partie de la journée », s’étonne un riverain de la rue Lobineau. « On repousse le problème plus loin…Faute de pouvoir payer, les gens vont visiblement se garer plus loin !»