Ces élections régionales n’intéressent personne, à l’exception de quelques élus, de citoyens engagés et des aficionados de la démocratie. Elles ont connu un taux d’abstention record (soit 64, 21 %). En revanche, difficile de donner une explication sur ce désamour démocratique. Les chroniqueurs et sociologues de tous poils feront valoir la crise sanitaire, le manque de charisme des candidats, l’absence de programme, le fossé entre pays réel/pays légal, l’absence de lisibilité de scrutins…Mais en ce lendemain du premier tour des Régionales où plusieurs candidats peuvent se maintenir (Loïg Chesnais-Girard (union de la gauche), Isabelle Le Callennec (droite), Claire Desmarres-Poirrier (écologistes), Gilles Penelle (RN), les tentatives de rapprochement passeront mal auprès des électeurs. Ils s’assimilent à des « combines », comme le laisse entendre le candidat En Marche, Thierry Burlot.
Ce soir, Loïg Chesnais Girard privilégie les alliances pour conserver son fauteuil. Il s’acoquine avec l’écologiste Daniel Cueff, pourtant réfractaire à toute idée de connivence politique, bien avant le premier tour. Par là-même, il rejette tout accord avec les écologistes d’EELV, menées par une jeune femme, Claire Desmares-Poirier. Un choix cornélien qui s’explique sans doute par la crainte de se retrouver dans la même position que Nathalie Appéré, maire de Rennes, aujourd’hui empêtrée dans une alliance difficile avec les verts rennais…En bon politicien, le président actuel de la région a préféré certainement le plus malléable, le moins puissant pour être dans une position idéale au soir du second tour.
La droite et les macronistes ont jusque’à mardi pour signer un éventuel partenariat contre nature. Mais à lire le communiqué du candidat d’En Marche Thierry Burlot, cela parait improbable. « Nous ne voulons ni d’une région à gauche toute, ni d’une région à la merci d’accord d’appareil », convient le candidat dans son communiqué. Une chose est certaine, le jeu des alliances ternit notre belle démocratie, à l’heure où elle n’en avait pas besoin. Certes, on pourra toujours espérer des votes par téléphone portable pour améliorer la participation. On pourra souhaiter la création d’une Assemblée de Bretagne rassemblant Conseil régional et Conseils départementaux (idée d’En Marche), voire supprimer ces assemblées coûteuses. L’essentiel est vraiment ailleurs. Il convient de changer l’image de la politique et d’en finir avec politiciens plus soucieux de faire carrière que de l’intérêt général. C’est peut-être cliché…mais tellement vrai !
Daniel Cueff s’est félicité de ce rapprochement, lors d’une conférence de presse, ce soir ! « Notre projet politique ne disparait pas. Il est conforté par cette alliance. Nous ne nous attendions pas à ce que leurs propositions soient aussi convergentes. Nous ne pouvions donc pas refuser une offre aussi fraternelle. On ira désormais plus loin ce que l’on pouvait faire. »