Les « aveux » (informations données à l’État) de la seigneurie de Chateauneuf sont conservés aux archives d’Ille-et-Vilaine et à la bibliothèque de Saint-Malo. Ils prouvent l’existence de « moulins » depuis une époque antérieure à 1566. Datant d’avant 1542, celui de Beauchet (jadis en bois) est sans doute l’un des plus anciens ouvrages. Bâtiment en pierre de schiste, il surplombe le ruisseau de la Goutte et peut être rejoint par une digue formant un étang d’environ 10 hectares.
Des moulins partout sur la Rance
Ravagé par un incendie, cet édifice est reconstruit après 1882 et reconverti en minoterie au début du XXe siècle (avec turbines). Le moulin de Beauchet fonctionna avec la marée jusqu’en mars 1952. Après une période d’inactivité liée à la construction du barrage de la Rance, il fut équipé à l’électricité jusqu’à la fin de son activité, le 31 décembre 1980.
De la route menant à Saint-Malo, près du hameau de Beauchet, ce moulin à marée fut représenté maintes fois par Yvonne Jean Haffen et son ami Mathurin Meheut (artistes bretons et renommés du XXe siècle). Aujourd’hui, il est inscrit partiellement aux Monuments historiques pour sa façade, toiture et mécanisme du bâtiment.
Cet ouvrage fut le dernier à moudre le grain et à produire de la farine. Mais le long de la Rance, il en existe bien d’autres comme ceux de Rochefort, de Quinard, de Mordreuc, du Parat, de la Falaiseou encore de Bellenray. En parcourant de nombreuses archives, Marie-France Porte en a recensé une vingtaine. « Le premier, dont l’existence est historiquement prouvée, est celui du Lupin, à Rothéneuf. C’est l’ancêtre. Il date du 12e siècle. Une vénérable bâtisse dont il ne subsiste aujourd’hui que les vestiges de la digue de son bassin à marée », explique-t-elle dans son livre Les Moulins à marée de la Rance et la côte d’Émeraude.
Moulin de Beauchet, entre Saint Père Marc en Poulet et de Saint Suliac. Pour s’y rendre : la voiture ou le vélo de Saint-Suliac. Voir à côté : la magnifique ville de Saint-Suliac vaut assurément le détour.