« Rien ne prend à Rennes…que le feu », rapportait le cardinal Saint-Marc. En mars 1933, l’adage fut encore une fois vérifié. Exploité par la famille Logeais, le Moulin Saint-Hélier (toujours aujourd’hui au même endroit) fut la proie des flammes. « Fort heureusement, une fois de plus, les pompiers ont fait diligence et leur intervention efficace a évité une véritable catastrophe », résumait le lendemain de l’incendie le journaliste du journal Ouest-Eclair.
Vers 14 heures, ce jour-là, des employés aperçurent des flammes sortant par la fenêtre du cinquième étage. Sous les ordres du commandant Dubois et du capitaine Bougouin, les pompiers arrivèrent sur les lieux rapidement. Durant trois heures, ils déployèrent toute leur énergie. « Leur action ne se bornait pas seulement à arroser le brasier, mais aussi à protéger le bâtiment ouest qui abritait tout le matériel et les machines. »
Faire son devoir, tout son devoir », la devise des pompiers de Rennes.
Dès 17 heures, l’incendie était circonscrit grâce à la lutte opiniâtre des sapeurs-pompiers. Mais des hommes du feu montèrent la garde toute la nuit du jeudi au vendredi continuant à arroser les décombres d’où s’élevaient des volutes de fumée. « Les immeubles ont beaucoup souffert », déclarait monsieur Logeais, le lendemain. « Nous allons du reste être obligé d’abattre la partie supérieure de la façade du bâtiment qui penche dangereusement. » Mais dès le lendemain, le moulin reprenait ses activités.
Déjà en 1933, la minoterie se trouvait sur le bras de la Vilaine, entre la rue Dupont des Loges, la rue Joseph-Sauveur et la rue Duhamel. Elle se composait à l’époque de trois bâtiments. La partie centrale, construite entièrement en briques rouges et haute de cinq étages, était juste au-dessus de la rivière. Elle était appelée jadis le petit moulin. L’aile ouest de la minoterie était la partie la plus importante et logeait tout le matériel moderne. Haute de quatre étages, elle abritait des sacs de farine, de froment et de blés.