En avril 1931, un incendie se déclarait un certain dimanche soir, vers 21 h 30, dans un des quartiers du centre-ville, sur la place et la rue du Carthage. Il provoquait un immense brasier dans la coquette salle du cinéma Omnia-Pathé et sa magnifique coupole. Il risqua aussi d’emporter dans les flammes une jeune ménage, monsieur et madame Rubin, boulangers, place du Carthage.
Heureusement, quatre scouts Gérard Woyon, Louis Poulain, Charles Pilais et Alexandre Mirand intervenaient promptement. L’un d’eux accrocha son lasso à l’appui d’une fenêtre et l’enfant du couple enroulé dans des couvertures fut descendu par la corde. « Saisissant ensuite sa femme, ajoute le journal Ouest-Eclair, M. Rubin se suspendit dans le vide et commença sa descente. Il arriva ainsi jusqu’au sol, résistant courageusement aux brûlures que les flammes s’échappant par les fenêtres brisées, lui faisaient aux mains. »
A cet instant-là, la magnifique coupole n’était plus qu’un brasier. « Les personnalités qui assistaient à ce désastre se demandaient avec inquiétude si les pompiers réussiraient à se rendre maîtres du feu et à empêcher que les flammes ne gagnent les vieilles maisons de la rue Saint-Yves. » Malgré le travail des sapeurs-pompiers, des flammèches s’abattaient désormais en gerbe sur la toiture des bâtiments du Pensionnat Notre-Dame qui touche au cinéma. Heureusement, là encore, les pensionnaires furent évacuées.
Les dégâts furent très importants. Trois immeubles furent détruits : l’immeuble de la rue du Carthage au numéro 3, le cinéma et le pensionnat. « Le cinéma de l’Omnia-Pathé constituait l’une des curiosités architecturales de notre ville et l’imposante coupole qui couronnait sa toiture était une véritable merveille. Ancienne chapelle des Filles du Calvaire, la salle de l’Omnia avait été restaurée tout dernièrement, mais on avait conservé à l’intérieur des motifs de décoration qui faisaient l’admiration des connaisseurs, amateurs de vieilles choses. »