Ils sont trois, deux hommes et une femme. Membres du collectif de la Guérinais, ils habitent le quartier de la Courrouze. Déterminés, ils sont… contre un projet qui leur semble totalement dénué de sens. Devant chez eux, derrière l’Antipode, la ville envisage un quai à conteneurs pour les déchets verts de la direction des jardins, des agents de la voirie et de propreté. « Cela facilitera le travail de nos jardiniers », rappelle Didier Chapellon, élu écologiste de la ville de Rennes.
Invités à découvrir cette plateforme, les riverains sont tombés des nues, en septembre dernier. « De cette réunion, nous sommes tous partis dépités. On nous a informés, mais on ne nous a pas consultés. » À la suite de cette présentation, les voisins ont décidé d’écrire à la maire de Rennes et d’intenter par la même occasion un recours gracieux. « Nous n’avons pas eu de réponse. Ils ont fait le mort. »
Devant le courroux des habitants, la ville vient de proposer de décaler le percement du mur « historique » de trois mètres et de le limiter à 5, 5 mètres (voir la photo). Mais cette initiative passe mal ! « On a l’impression que l’on se moque de nous », ajoute la riveraine. « Tout est déjà décidé, ficelé », précise un autre membre. « Nos suggestions sont systématiquement refusées. Nous souhaitions notamment transférer l’ouvrage de l’autre côté de la rocade à côté du parking du métro. »
Vent debout contre ce programme, le collectif répète inlassablement ses desiderata. Il ne veut pas de l’artificialisation d’un terrain de près de 1500 m, encore moins d’un « trou béant » dans l’ancienne enceinte militaire. Indéniablement critiqué, ce projet l’est aussi pour de nombreux et futurs inconvénients : les pollutions olfactives et sonores, la circulation prochaine de camionnettes, la présence de rats, les dépôts sauvages et bien sûr la dévaluation immobilière. « Cet emplacement n’est pas approprié », assure l’un d’eux.
Devant le refus de la municipalité, le collectif vient d’écrire à Didier Chapellon. Il lui demande un moratoire sur le démarrage des travaux et évidemment la possibilité d’étudier d’autres lieux. Pour rappel, le programme de la commune (450 000 euros) comprendrait cinq conteneurs. Le site serait ouvert du lundi au vendredi de 8 h à 17 h. Il impliquerait le passage de camionnettes 3 à 4 fois par jour et celui d’un camion-benne une fois par semaine.
Infos + : sur les lieux, une société de jardinage a fait une coupe rase de nombreux arbres, une semaine après la réunion d’information de la municipalité. « Leurs employés sont allés de bon cœur. Ils ont taillé 5000 m2 au lieu de 1500 m2. Pas de chance ! »