« Tout le monde déteste la police », criaient les plus revendicatifs des manifestants, en bas de la rue d’Isly, ce 7 février 2023, lors du troisième défilé contre la réforme des retraités. Arrivés face aux policiers à l’angle du boulevard de la Liberté, environ deux cents d’entre eux ont décidé de passer par l’esplanade du Général de Gaulle pour rejoindre la cité internationale Paul Ricœur.
Immédiatement sur les lieux, les casseurs ont monté à la hâte une barricade devant les CRS qui ont actionné en riposte les lacrymogènes et le canon à eau. Dispersés, ils ont gagné le centre-ville où ils ont incendié des poubelles et endommagé plusieurs vitrines (Foncia, Giboire), rues de la Chalotais et du Pré-Botté ainsi que quai Lamennais.
De nouveau repoussés, les plus récalcitrants rejoignaient la place de Bretagne où de nombreuses échauffourées (l’une devant la Banque HSBC) se sont déroulées avec les représentants de l’autorité. Vers 14 h 30, une barricade était érigée avec des engins de chantier et des conteneurs devant l’immeuble Cap Mail avant que des casseurs n’affrontent sporadiquement les agents en tenue sur la place de la République. Des tirs de mortiers ont été effectués près de la place de la Bretagne (voir la fin de notre vidéo).
« Je tiens à saluer l’action des forces de l’ordre et des services de secours engagés pour assurer la protection des populations et garantir le droit de manifester. Ceux-ci ont permis de contenir les débordements en marge et fin du cortège», a expliqué le préfet Emmanuel Berthier dans un communiqué. « J’adresse tout mon soutien au policier blessé à la tête et aux personnes prises en charge par les sapeurs-pompiers (quatre secours en tout). Leur état de santé n’est pas préoccupant. »
À l’issue de cette manifestation, le préfet a condamné avec fermeté les violences et les dégradations « commises par une minorité de gens, » visages dissimulés, tout au long du parcours et en particulier après la dislocation de la marche. « Les forces de l’ordre ont interpellé 13 individus pour violences », a-t-il ajouté. Selon une source bien informée, elles étaient composées de plus de 300 policiers répartis partout dans la ville et pour le moins « actifs. »
Infos + : de nombreuses poubelles étaient sur la voie publique et ont servi pour allumer cinq incendies (source : pompiers). « La municipalité est prévenue, mais rien n’est fait », commente une source proche des autorités. Charles Compagnon, élu de l’opposition, s’en était déjà ému, lors des dernières manifestations.