« Depuis l’annonce du stade 3 de l’épidémie COVID 19 et l’entrée en vigueur des mesures de confinement, certains patients ne consultent plus leur médecin traitant et, de manière plus générale, les professionnels de santé qui les prennent en charge habituellement », regrette l’Agence régionale de la Santé de Bretagne dans un récent communiqué.
Ce phénomène n’est pas sans risque. « L’interruption d’un traitement et/ou d’un suivi médical peut conduire à un retard de diagnostic ou à des complications évitables, notamment pour les patients atteints de maladies chroniques qui nécessitent un suivi régulier », précise l’Agence régionale de la santé de Bretagne. « Les patients doivent donc continuer à faire appel à leurs professionnels de santé habituels. »
En cette période d’épidémie, l’ensemble des acteurs de santé tient à rester à l’écoute de leurs patients. « Ceux-ci se sont organisés pour maintenir une offre de soins dans des conditions de sécurité optimale. Ils peuvent conseiller par téléphone, proposer une téléconsultation, recevoir les patients suivant des modalités horaires et des conditions permettant de réduire au maximum le risque de contamination. Les patients ne doivent pas hésiter à prendre contact avec le professionnel qui les suit pour connaître les modalités de prise en charge proposées. »
Face à ce constat alarmant, la Haute Autorité de Santé invite les professionnels de santé à prendre contact avec leurs patients les plus à risque (personnes en affection longue durée, personnes âgées à domicile, ou encore personnes n’observant pas leur traitement correctement) pour éviter les ruptures de soins des pathologies chroniques. « Ces professionnels sont aussi conviés à évaluer l’environnement social et les conditions du confinement de leurs patients (moyens de communication, disponibilités des médicaments nécessaires, présence d’un entourage) et à renforcer le suivi de ceux qui seraient fragilisés par la crise sanitaire. » Pour rappel, les hôpitaux se sont organisés de façon à mettre en place des secteurs distincts de prises en charge des patients Covid-19 avec des équipes dédiées afin de pouvoir accueillir toutes les pathologies non liées au Covid-19.
La réaction indignée d’un médecin : « L’ARS se moque-t-elle du monde? », questionne-t-elle. « C’est elle même qui demandait aux médecins généralistes d’accueillir les patients COVID dans les cabinets, sans locaux adaptés, sans tenues adaptées, sans masques, sans service de désinfection de nos locaux. Nous, médecins généralistes, nous sommes « débrouillés » seuls, grâce aux dons de masques, de blouses de la part de patients ou amis, également en communiquant entre nous et en tenant compte des conseils de nos confrères de l’Est de la France. Avec le soutien de l’Ordre des médecins, nous avons mis en place la meilleure prise en charge possible pour les patients: les cas suspects par téléconsultation, les autres patients au cabinet, en régulant leur venue avec un questionnaire élaboré par nous-mêmes. L’ARS aura des comptes à rendre pour tous nos confrères tombés malades ou décédés. »
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