Le mouvement de contestation contre l’austérité et le manque de moyens dans l’enseignement supérieur continue d’agiter l’université. Alors que des bâtiments ont été fermés et les Journées portes ouvertes annulées (voir notre précédent article), le syndicat SUD Éducation dénonce une gestion de la présidence qu’il juge inefficace et nuisible.
Depuis l’annonce du déficit de Rennes 2, le syndicat accuse la direction de ne pas avoir pris ses responsabilités, en abandonnant toute revendication pour plus de solutions. « La présidence a renoncé à se battre pour notre université. Elle a choisi une stratégie perdante consistant à faire des économies qui ne combleront pas le déficit », estime SUD Éducation. « Les conséquences sont déjà visibles : gels de postes, précarisation accrue avec le recrutement massif de contractuels et vacataires, surcharge de travail pour le personnel et conditions dégradées pour les étudiants. »
Face à cette situation, le mouvement social, initié par les étudiants et rejoint par des personnels, a pris de l’ampleur. « Le gouvernement a peur de la jeunesse mobilisée, mais il a encore plus peur lorsqu’elle s’allie aux travailleurs en lutte », souligne SUD Éducation. Appelant à une union entre étudiants et personnels, le syndicat fustige des fermetures de bâtiments jugées injustifiées, notamment sur le campus de la Harpe et la bibliothèque. Il fustige l’annonce tardive de l’annulation des Journées portes ouvertes, qui auraient pu être un moment d’échange sur les revendications du mouvement. La fermeture de l’université, prise avant toute reconduction du blocage en assemblée générale, est également pointée du doigt.
Pour l’heure, SUD Éducation proteste fermement contre un éventuel passage des enseignements en distanciel, une mesure qui, selon le syndicat, porterait atteinte au principe d’égalité d’accès au service public. « Nous rappelons que cette décision n’a été validée par aucune instance et que nombre de personnels et d’organisations s’y opposent », insiste SUD.