Lors d’une conférence de presse, ce 4 septembre, le préfet Philippe Gustin s’est exprimé sur la délicate question de l’accueil des migrants à Rennes. Après des mois de silence, et souvent critiqué par les associations, il a tenu à rétablir certaines vérités. « Ici ou là, on avance des chiffres, » explique-t-il. « Ils sont complètement faux. Non, il n’y a pas eu 75 enfants à la rue, lors de cette rentrée. Ils sont tout au plus une vingtaine, parmi les 120 migrants recensés, dont la majorité sont des Géorgiens. Beaucoup ont d’ailleurs épuisé toutes les voies de recours. Ils ont été déboutés, déboutés, et encore déboutés. »
Le reste des migrants sont principalement originaires d’Afghanistan ou d’Afrique de l’Est. Ils se disent mineurs, mais les tests prouvent souvent le contraire. »
Sans langue de bois, Philippe Gustin poursuit en tentant d’expliquer la situation rennaise. « Les problématiques que nous rencontrons ici sont propres à Rennes. La politique généreuse de la ville et des associations attire des candidats venus de tout le pays. » Face à cette situation, le préfet met en avant les efforts accomplis. En quelques années, les capacités d’accueil des demandeurs d’asile ont presque doublé, passant de 2 534 places en 2017 à 5 230 en 2023. L’hébergement d’urgence a également été renforcé, avec une augmentation de 2 593 places en 2023 à 3 507 prévues pour 2024. Mais, selon lui, le problème n’est pas là. « Nous maintenons des personnes dans des dispositifs d’urgence alors qu’elles n’y ont plus droit. Tout cela ne fonctionne pas. Il faut fluidifier les parcours vers des logements locatifs. J’attends beaucoup de la réforme du Service intégré d’accueil et d’orientation programmée pour le 1er janvier 2025. Elle permettra à l’État de reprendre la main sur l’instruction des dossiers. »
Sans ambiguïté, le préfet évoque ses « nuits blanches » en pensant à deux catégories de population. « Quand je pense aux femmes battues, aux demandeurs d’asile… Ces personnes ne doivent pas être reléguées derrière des déboutés dans les files d’attente des hébergements d’urgence. Pardon, il y a là pour moi un problème moral. » La question des enfants, quand bien même ils sont moins nombreux, reste toutefois un sujet sensible…
