Le 11 février 2021, en fin de journée, Magali Blandin, mère de quatre enfants, domiciliée dans un petit immeuble de Montfort-sur-Meu et éducatrice spécialisée, ne se présente pas à la sortie de l’école de ses enfants. Immédiatement, ses parents et sa sœur s’inquiètent à raison de sa disparition. Dès les premiers jours, l’affaire est prise au sérieux. De nombreuses battues sont organisées par les gendarmes avec l’aide de la population de Montfort-sur-Meu. Des cours d’eau et des forêts sont fouillés. Mais, malheureusement, Magali Blandin est introuvable. « Au début, on espérait la retrouver vivante », explique le Procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc. « Le matin de sa disparition, il faisait très froid. On pouvait penser à une chute accidentelle dans la neige. »
Plusieurs hypothèses
Durant un mois, les nombreux enquêteurs poursuivent leurs investigations. « On travaillait sur plusieurs hypothèses : un suicide, une mauvaise rencontre et bien sûr la piste conjugale », précise le procureur. Mais ces derniers jours, l’affaire prend une autre tournure après le placement en garde à vue du mari, Jérôme Gaillard, âgé de 45 ans, sans emploi et s’employant à restaurer son habitation. « Grâce à ses indications, nous avons retrouvé le corps de Magali Blandin dans la forêt de Boisgervilly, à deux kilomètres du domicile de son époux », explique ce soir, le procureur de la république, Philippe Astruc.
Au cours de sa garde à vue, en présence de son avocat, Jean-Guillaume Le Mintier, Jérôme Gaillard livre tout aux enquêteurs. Il explique avoir tué son épouse le jeudi 11 février au matin, après avoir déposé ses enfants à l’école. « Il l’a attendue devant la porte de son appartement », ajoute le procureur. « Au moment où elle est sortie, il lui a asséné un violent coup de batte de base-ball puis un second pour s’assurer de son décès, avant de rentrer le corps dans l’appartement où elle logeait et de refermer la porte derrière lui. »
Avec une batte de base-ball
Après avoir laissé le cadavre de sa femme toute la journée (avec laquelle il est en instance de divorce depuis le 3 septembre 2020), Jérôme Gaillard revient la nuit suivante dans l’appartement. Il efface méticuleusement les traces de son crime et emporte le corps de sa femme pour l’enterrer dans une forêt enneigée et dans un trou creusé par ses soins et recouvert de chaux vive. Pour son méfait, Jérôme Gaillard vient d’être présenté ce jour au juge d’instruction en charge de ce dossier en vue de sa mise en examen. Son incarcération a été naturellement requise par le parquet de Rennes. « Son passé judiciaire n’est pas très significatif », ajoute le procureur.
Tu m’appartiens, tu ne me quitteras pas », pourrait être selon un proche de l’enquête l’explication du meurtre
Outre le mari, un homme de nationalité géorgienne né en 1980 a été présenté au juge d’instruction. En revanche, le père et la mère de Jérôme Gaillard sont toujours en garde à vue et en attente de présentation au juge d’instruction. Le juge décidera de leur éventuelle incarcération dans la soirée. « Ce crime qui s’inscrit dans la triste liste des homicides conjugaux trouve sa spécificité dans sa réalisation en bande organisée. Il regroupe tant la famille du mari (et plus particulièrement ses parents âgés de 72 et 75 ans) que des Géorgiens vivant dans des hangars de Jérôme Gaillard. »
Dans les prochains mois, le travail du magistrat instructeur et des enquêteurs devra préciser le rôle de chacun dans ce meurtre. Une autopsie sera rapidement effectuée pour confirmer l’identité de la victime qui ne fait guère de doute à l’heure où nous parlons. Parallèlement, le 5 mars dernier le parquet a sollicité du juge des enfants le placement en urgence des quatre enfants âgés de 4, 7, 12 et 14 ans dans des lieux tenus aujourd’hui secrets afin de préserver leur santé psychique. « A l’heure où je vous parle, ils sont pris en charge par une équipe médico-sociale afin de leur annoncer le dénouement tragique de cette affaire. «
Tentative d’extorsion de fonds
Ce meurtre s’est couplé d’une tentative d’extorsion commise par des Géorgiens qui disposaient d’un enregistrement audio où Jérôme Gaillard déclarait son intention de tuer sa femme. Après avoir exercé sur lui un chantage en l’invitant à leur remettre une somme de 15 000 € en échange de son silence, le mari se sentant menacé s’était présenté avec son avocat le 4 mars dernier auprès du magistrat instructeur pour l’informer des menaces dont il faisait l’objet. « C’est dans ce contexte qu’avec l’appui du GIGN une opération policière avait été conduite le dimanche 14 mars pour interpeller les auteurs de cette tentative d’extorsion. » À ce titre, trois personnes de nationalité géorgienne dont une femme ont été mises en examen cette semaine pour tentative d’extorsion en bande organisée. Sans cette deuxième affaire, le meurtre n’aurait peut-être pas été élucidé…
[…] matin pluvieux, ce 20 mai 2021 ! La famille de Magali Blandin (tuée le 11 février dernier) attend devant la chambre de l’instruction de la Cour d’Appel de Rennes. Le père digne est […]
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