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mardi 23 avril 2024
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MEURTRE DE FRÉVILLE : LA DIFFUSION D’UNE VIDÉO PROVOQUE L’EFFROI DU PROCUREUR

« Je ne comprends pas que l’on puisse se délecter d’un tel spectacle », affirmait l’employée de Keolis derrière le guichet de la Station de métro. Juste après le drame de Fréville où un homme a été tué à coups de machette lundi 29 mai (notre article), une vidéo a été diffusée sur Twitter et vue des milliers de fois. Elle présentait la victime en sweat bleu et dévalant des escaliers avant de s’effondrer. Immédiatement, elle est devenue virale. Aussitôt, de nombreux internautes se sont émus sur le fil d’actualité du réseau social. Mais ce n’est qu’après quelques heures de visionnage, que Twitter a fini par la supprimer. « Ces images sont terribles », explique le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc. « Alerté dès le jour même sur ces faits, le parquet de Rennes et la direction centrale de la police judiciaire se sont employés à en solliciter le retrait auprès de Twitter. Lequel a effacé le contenu pour violations des conditions d’utilisation. » 

Dès le 1er juin 2023, une enquête pénale a été confiée à la police judiciaire pour découvrir l’auteur (ou l’autrice) et le diffuseur. S’agit-il d’un témoin, d’une personne ayant secouru le jeune homme ou pis encore d’un des agresseurs ? Les investigations le diront. Mais pour cette vidéo, la peine encourue est de cinq années d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. « Ces faits illustrent parfaitement le processus de « décivilisation » relevé récemment par le président de la République. Que penser d’une mère visionnant ainsi l’agonie de son enfant, juste l’effroi ! »

Au lieu de filmer, cette personne aurait mieux fait d’aider la victime. » 

Les investigations sur l’homicide se poursuivent. Mais cette vidéo pose question sur les dérives du « voyeurisme morbide » (et c’est un euphémisme). Elle montre ô combien nos sociétés et nos concitoyens sont parfois avides de tels spectacles. Il y a peu, des images glaçantes de Jordaniens brûlés vifs par des hommes de Daech avaient circulé sur la toile et horrifié de nombreux internautes (souvent très jeunes). Face à ces images, la presse dans son ensemble essaie d’être responsable. Elle suggère l’horreur, mais n’exhibe jamais. Mais convenons-le, elle ne fut pas toujours exempte de tout reproche. En 1996, le journal Paris Match diffusa les photos du président de la République, François Mitterrand, sur son lit de mort. 

Mais qu’en est-il des réseaux sociaux (qui n’ont rien à voir avec un journal) ? On ne peut que rappeler leur principe édicté sur leur charte éditoriale.  Twitter interdit explicitement les contenus illicites, tels que la promotion de la violence, le harcèlement, la haine, le terrorisme, la pornographie infantile, et d’autres comportements nuisibles. La plateforme encourage les utilisateurs à dénoncer les posts inappropriés et dispose de mécanismes de signalement pour traiter ces violations. Twitter peut prendre des mesures, allant de la suppression du message à la suspension des comptes, en fonction de la gravité de l’infraction.

Facebook (comme TikTok) a des politiques similaires. « Notre engagement est primordial, mais nous sommes conscients qu’Internet est une source de formes d’abus nouvelles et croissantes. Lorsque nous limitons la liberté d’expression, nous le faisons pour assurer le respect de l’une ou de plusieurs des valeurs suivantes : authenticité, confidentialité, dignité et sécurité » , confie Facebook. Mais derrière les bons mots, il y a aussi une autre triste réalité : ceux qui filment, qui diffusent et ceux qui regardent. 

jean-christophe collet
jean-christophe collet
Lancé par le journaliste Jean-Christophe Collet en 2012/2013, www.rennes-infos-autrement.fr devient un site d’informations en 2015 et est reconnu comme site d’informations en ligne par le ministère de la Culture et de la communication.

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