L’inquiétude monte dans les rangs de l’Agence pour la formation professionnelle des adultes (Afpa). Jeudi 26 juin, une mobilisation nationale était prévue à Paris, à l’appel d’une large intersyndicale. En Bretagne, les équipes de l’organisme public ont entamé des débrayages, notamment sur le site de Rennes.
À Saint-Malo comme à Rennes, Loudéac, Morlaix ou encore Auray, les neuf centres bretons de l’Afpa craignent pour leur pérennité. Sur l’antenne rennaise, soixante salariés, en majorité en contrat à durée indéterminée, sont directement concernés par un contexte de fortes tensions autour du budget 2026. Une note confidentielle, révélée il y a peu par le journal L’Humanité, laisse entendre que la subvention annuelle de 210 millions d’euros de l’organisme pourrait être supprimée tout bonnement.
Derrière cette annonce, les syndicats redoutent une réduction drastique des missions de l’établissement public, jugé trop peu rentable par Bercy. Les syndicats s’inquiètent également de l’évolution structurelle de l’Afpa. Depuis l’ouverture à la concurrence dans les années 2000, l’agence subirait une érosion continue de ses effectifs. De 11 000 salariés en 1995, ils sont aujourd’hui moins de 6 000, non sans compter les pertes de marché se multiplient, comme récemment dans les Hauts-de-France, où des dizaines de formateurs ont vu leur poste disparaître faute d’activité.
À Rennes, plus de 700 personnes — demandeurs d’emploi, employés, jeunes en décrochage scolaire — ont été accompagnées en 2024. Les formations couvrent un large spectre, du BTP à la restauration en passant par les métiers du secrétariat ou de la télécommunication. Le centre abrite également un espace de restauration, une résidence de près de cent chambres et un « village des solutions » regroupant des partenaires de l’insertion. L’enjeu de la mobilisation du 26 juin était d’alerter sur la situation actuelle et de rappeler l’utilité sociale d’un acteur qui affiche encore aujourd’hui un taux de retour à l’emploi supérieur à 70 %.