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vendredi 20 juin 2025
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Marie Lataste à Rennes : la mystique oubliée

À Rennes, peu de Rennais savent qu’une mystique a fini ses jours dans leur ville. Pourtant, en 1847, c’est bien dans notre cité bretonne que Marie Lataste, jeune religieuse à la foi ardente, a achevé une vie courte et profondément marquée par la ferveur. Elle écrivit plusieurs ouvrages. 

Une vie simple

Née en 1822 à Mimbaste, dans les Landes, Marie Lataste grandit dans une famille de paysans croyants. Très tôt, elle est saisie par une foi d’une intensité rare. Son instruction est sommaire — elle sait à peine écrire —, mais son esprit semble éclairé d’une lumière intérieure. Dès l’adolescence, elle affirme voir le Christ qui, dit-elle, lui transmet des enseignements spirituels.

Encouragée par son curé, la jeune femme commence à consigner ces entretiens mystiques. Malgré son manque de formation, ses ouvrages frappent par leur clarté et leur profondeur théologique. Elle entre en 1844 dans la Société du Sacré-Cœur, à Paris, convaincue que telle est sa vocation. Elle a 22 ans et une santé déjà fragile.

À Rennes, l’ultime étape

Envoyée à Rennes en 1846, Marie Lataste rejoint la communauté religieuse des Dames du Sacré-Cœur. Ce transfert n’a rien d’anodin : ses supérieures espèrent que l’air breton, plus doux que celui de la région parisienne, apaisera ses souffrances physiques. Elle y exerce avec dévouement le rôle d’infirmière auprès d’enfants et de personnes étrangères.

Mais son état s’aggrave. Le 9 mai 1847, sentant sa fin proche, elle est autorisée à prononcer ses vœux religieux. Elle meurt le lendemain, le 10 mai 1847, dans le silence, à seulement 25 ans. Une vie discrète, à l’image de son passage à Rennes. Ses funérailles sont modestes, organisées par la paroisse Saint-Étienne. Un unique prêtre accompagne le cortège. Une croix aurait dû marquer sa tombe, mais par une étrange coïncidence, personne ne sut jamais précisément où elle avait été enterrée.

Le fossoyeur, interrogé quelques jours plus tard, était incapable d’en désigner l’emplacement exact. L’anonymat de cette sépulture semblait répondre à un vœu secret de Marie : être oubliée des hommes. Il fallut attendre 1879 pour que, poussée par une nouvelle vague d’intérêt à la suite de la publication de ses écrits, l’Église locale engage des fouilles.

Des restes furent exhumés, probablement les siens, bien conservés. Pourtant, le mystère demeure : ses reliques ont ensuite été transférées à Roehampton, en Angleterre, sans qu’on sache exactement pourquoi ni comment. Aujourd’hui encore, Marie Lataste n’a ni rue ni plaque commémorative à Rennes. Cependant, elle y a vécu ses derniers jours, prié, souffert, aimé. C’est dans cette ville qu’elle a embrassé pleinement sa vocation religieuse, et c’est là qu’elle a quitté ce monde après avoir donné jusqu’au bout. Pour en savoir plus. 

jean-christophe collet
jean-christophe collet
Lancé par le journaliste Jean-Christophe Collet en 2012/2013, www.rennes-infos-autrement.fr devient un site d’informations en 2015 et est reconnu comme site d’informations en ligne par le ministère de la Culture et de la communication.

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