Au dernier conseil municipal du 18 mai, les groupes politiques ont profité de leur droit d’expression pour évoquer le monde d’après (parfois longuement, voire très longuement). Au passage, ils ont égratigné le centralisme jacobin (Ana Sohier, le parti Breton), l’impéritie du Gouvernement (Jean-Paul Tual, les Insoumis), les médailles de Macron (Hubert Chardonnet, le PS) et les embardées du Président (Gurval Guiguen, Droite). Bref, ils s’en sont donné à cœur joie, en l’absence de représentants macronistes pas encore élus à la mairie de Rennes. Mais ce tintamarre politique n’a pas du tout plu à la représentante du parti présidentiel, Carole Gandon. « A l’heure où les Français attendent de l’ensemble de leurs élus de la responsabilité, de l’engagement et de la hauteur de vue, certains élus semblent avoir retrouvé l’appétit des petites phrases politiciennes, versant dans le LREM-bashing et les discours incantatoires », explique-t-elle aujourd’hui dans un communiqué.
Démagogie et amnésie politique
« Alors que le risque de contamination est toujours présent et que les conséquences économiques sont préoccupantes, le conseil municipal de Rennes se serait grandi à se consacrer exclusivement à son ordre du jour : le vote de subventions aux commerçants, aux associations et diverses délibérations liées au plan d’urgence adopté par la Ville. Hélas, les prises de parole de certains groupes politiques de la majorité comme de l’opposition rivalisent de démagogie et d’amnésie politique. »
Pour elle, l’heure n’est pas aux « règlements de comptes politiciens »… Mais à l’attaque de ses rivaux politiques, elle répond toutefois elle-même par la polémique : qu’a-t-il été fait sous le mandat du Président Hollande en faveur de la rémunération des soignants? Qui préside aujourd’hui le Conseil de surveillance du CHU de Rennes ? Qui siège dans les conseils d’administration des EHPAD publics ? Les élus, qui sont aux responsabilités depuis des décennies pour certains, n’ont-ils rien d’autre à proposer qu’un discours incantatoire sur notre modèle de société? Contre ses positions politiques, Carole Gandon préfère penser à » la relance économique, au soutien des personnes isolées et précaires et à un plan de soutien pour les associations sportives et culturelles. »