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samedi 20 avril 2024
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LOUISE DE QUENGO : LA DAME DES JACOBINS ÉTAIT UNE GRANDE AMOUREUSE !

Louise de Quengo (1584-1656), est une aristocrate bretonne du XVIIe siècle, dont la dépouille conservée, a été découverte en 2014, lors des fouilles archéologiques menées sous le couvent des Jacobins de Rennes (lire l’article : http://www.telerama.fr/monde/louise-de-quengo-le-cadavre-exquis-de-la-noblesse-bretonne,129419.php). Deux ans après, on en sait un peu plus sur elle grâce à la chercheuse Rozenn Colleter : elle était « super » amoureuse de son mari ! 

Découverte dans un cercueil de plomb, Louise de Quengo est décédée le 10 mars 1656 à plus de 65 ans. Revêtue d’habits religieux très simples (signe de la volonté de se rapprocher de l’église des pauvres), elle était la donatrice du couvent. « C’est sur son cercueil qu’a été déposé le cœur de Toussaint de Perrien, son époux décédé sept ans avant elle et inhumé à 200 km de Rennes dans un couvent qu’il avait fondé », explique la chercheuse. 

Encore plus romantique, le coeur de la dame avait été lui-même prélevé et déposé sur la sépulture de son mari, prouvant, s’il en était besoin, l’attachement entre les époux. Rien de tel pour assurer l’éternité de leur amour et par là-même occasion le salut de leur âme ! « La multiplication des sites d’inhumations augmentait le nombre de messes et de prières pour le salut des défunts. »

Mais cette pratique était peu courante. « Au couvent des Jacobins qui reçoit les sépultures de nombreux nobles, seul 2,7 % de l’échantillon présente des traces d’intervention post-mortem. » En revanche, certains traitements des corps, initialement d’ordre religieux et réservés aux rois à la période médiévale, se seraient progressivement étendus à de nombreux nobles dans la volonté, très contemporaine, de préserver le corps. Ce qui fut le cas de notre amie Louise, décidément très moderne pour son temps !

POUR ALLER PLUS LOIN :

Pourquoi un cercueil de plomb : « Les cercueils en plomb sont connus depuis la fin de la période romaine. Ils avaient un but ostentatoire et préservaient les corps sans besoin de traitement, ce qui était un signe de sainteté. Le but recherché est bien celui de la conservation du corps mais pas de son exposition aux regards. Cette pratique est encore valorisée par le Concile de Trente qui assimila la résurrection de la chair à celle des chairs, » expliquent les chercheurs de l’Inrap.

Défunts du XIVe au XVIIIe siècle : Environ 900 sépultures ont été mises au jour sur le couvent des Jacobins par les archéologues. « Les archéologues distinguent deux périodes d’inhumation aux Jacobins. Les défunts inhumés du XIVe au XVe siècle ne présentaient aucune trace d’intervention post-mortem. Du XVIe au XVIIIe siècle, environ 1250 sujets ont été inhumés et 483 ont fait l’objet d’une étude détaillée. D’après les archives de l’époque, qui mentionnent l’inhumation de 113 sujets, cette population est composée de 74 % de nobles, 8 % de membres du clergé et 4 % du tiers état, le reste étant indéterminé. Sur les 483 dépouilles étudiées, seuls 18 sujets (douze squelettes complets, un cadavre et cinq cœurs) et 18 os épars présentent des traces d’interventions post-mortem (craniotomie, ouverture du thorax et/ou de l’abdomen et/ou prélèvement du cœur). »

 

Jean-Christophe COLLET
Jean-Christophe COLLET
J-C Collet est journaliste et auteur (Lieux romantiques à Paris, Bretagne Chic, On dit qu'en Bretagne, Bretagne pas chère, Livre blanc sur le Nucléaire...).

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