À deux pas du centre hospitalier spécialisé, le Bois Perrin a été une enclave de bonheur pour enfants de 4 à 16 ans en détresse psychologique. Il était encerclé de grands arbres, de nature et de bâtiments anciens signés par Jean-Marie Laloy (architecte franc-maçon de l’école normale de l’école d’agriculture, de la prison Jacques Cartier et de nombreuses écoles).
À la jonction entre deux quartiers, l’endroit existe depuis les années trente. Mais en juillet 2020, changement de destination ! Le Bois Perrin va faire l’objet d’un projet immobilier. « Sur ces 3, 7 hectares, nous construirons 380 logements, dont 50 occuperont les édifices patrimoniaux réhabilités », assure Marc Hervé, adjoint au maire. « Nous voulons maintenir en l’état cet espace, en rénovant, mais en évitant la démolition ou la déconstruction. »
À l’intérieur, nous aurons une crèche municipale avec 60 berceaux, deux squares de proximité : le square Fidan-Dogan et le parc de la Piletière », convient Marc Hervé.
Cette opération urbaine comprendra des logements sociaux et privés (30 % de locatifs sociaux, 15 % d’accession sociale en bail réel solidaire, 20 % de locatifs en accession à prix encadré et 35 % de logements dits libres). « Elle devra comporter 1000 mètres carrés de commerces en rez-de-chaussée, le long du boulevard de Vitré. », ajoute Marc Hervé, adjoint au maire de l’urbanisme. Malheureusement, trente-huit arbres seront abattus, mais la ville l’assure. « 72 autres seront replantés sur le site. »
Les premiers travaux auront lieu en 2025 et la fin de l’opération est prévue à l’horizon 2030, avec des premières livraisons de logements en 2027. « Ce projet ne répond pas à l’attente des Rennais et des Rennaises », convient Charles Compagnon, porte-parole de l’opposition. « L’ensemble immobilier est trop dense, à l’image de ce qui est fait à Rennes depuis plusieurs années. Il ne garde pas assez d’espace de respiration. La plantation d’arbres envisagée ne jouera son rôle que dans des dizaines d’années, alors que le parc arboré est bien présent dès aujourd’hui. Il suffit d’avoir cette vue aérienne du bois pour se rendre compte que ce site est un véritable petit poumon vert dans la ville ! »
En étudiant ce projet, Charles Compagnon peste contre la densification, l’artificialisation. « Si nous avions proposé un programme, il aurait été différent. C’est pourquoi nous nous abstiendrons. » En réponse, Marc Hervé évoque un travail de « dédensification » lors de la concertation avec les usagers. « Les deux immeubles en R+12 passent en R+8 et les autres en R+6. Au départ, nous étions à plus de 450 logements ! Nous avons donc ce souci de l’équilibre. Le bois Perrin est à la rencontre deux ambitions sociales et écologiques. » À quand une visite des lieux pour tous les Rennais ?

Infos + : «Certaines idées sont bonnes dans le projet, comme le principe d’ouvrir le terrain aux Rennaises et aux Rennais et la réhabilitation des bâtiments patrimoniaux datant du début 20ᵉ », admet Charles Compagnon.. Le manoir de la Pilletière, situé à proximité, sera conservé.