Au début du mois de juin, la propriétaire rennaise d’une petite maison à Rochebonne est contactée par un Américain de l’Ohio. « Il voulait louer deux semaines », assure-t-elle. « Il n’a pas discuté le prix. Il était même souple dans les dates. » Jusque-là rien d’exceptionnel. Mais les choses se compliquent. L’Américain explique un scénario abracadantesque et commence à faire douter la Rennaise. « Il voulait transférer l’argent d’une location qu’il avait annulée dans le sud de la France sur mon compte personnel. Il voulait me virer 9870 euros de son ancienne loueuse, payer 2000 euros ma location (quinze jours) et je devais lui reverser 7800 euros. »
La propriétaire trouve la transaction bizarre, très bizarre. Elle envoie tout de même son RIB en demandant un virement et la précision sur l’identité de la personne. Mais trois jours plus tard, elle n’a toujours rien reçu. « Je suis biologiste marin et je suis très occupé… », lui affirme son interlocuteur. Toutefois cinq jours plus tard, elle consulte encore une fois son compte. « Il apparaissait un crédit de 9870 €… en revanche, il était mentionné « remise de chèque ». Or je n’avais endossé aucune somme… »
Immédiatement, elle téléphone à sa banque qui comme elle, flaire l’arnaque. « Elle me propose de placer sur un compte d’attente cette somme, le temps de vérifier si les fonds sont bien réels… » Dans le même temps, la propriétaire relance l’escroc pour lui faire savoir son étonnement. « Pourquoi avez-vous procédé par chèque alors que j’attendais un virement ? », lui pose-t-elle comme question.
Sans se démonter, l’Américain lui demande d’attendre la vérif’! « Je suis si excité à l’idée de découvrir la Cote d’Emeraude… », ajoute-t-il dans son mail. Le lendemain, il donne même la provenance du chèque (Fondation Alexandre et Julie Weill. » Mais comme elle le craignait, le chèque est vite rejeté pour défaut d’approvisionnement. « CQFD, » ajoute la propriétaire. »Heureusement que je n’avais pas cru à son histoire. Sinon, j’aurais été lésée de plus de 7000 euros. » Elle a décidé de porter plainte.