A l’angle de la rue de la Chalotais et de la rue de Nemours, un bel immeuble de type « haussmannien » possède une caractéristique particulière. Une partie de ses fenêtres est en partie murée. Mais pourquoi ? L’ancien propriétaire a-t-il eu une lubie ? Voulait-il s’épargner la vue sur l’immeuble d’en face ? Difficile de le savoir…A défaut d’en connaître la raison, il reste les supputations et il en est une qui pourrait bien expliquer notre affaire. Dans des temps pas si lointains, les gouvernants du Directoire ont eu l’idée de taxer les portes et les fenêtres en calculant leur nombre et leur taille donnant sur la voie publique, les cours, les jardins, ainsi que sur les champs et les prés. Résultat, de nombreux propriétaires décidèrent de murer tout bonnement leurs ouvertures. « Nous ne parlerons pas de ce que peut avoir de… sauvage l’idée de faire payer à l’homme le jour dont il jouit sous son toit domestique, l’air que lui et ses enfants respirent à leur foyer commun ; c’est cependant la conséquence de cet impôt car il frappe aussi bien les ouvertures de luxe que les ouvertures indispensables, aussi bien les portes et fenêtres du château que les portes et fenêtres de la chaumière », pestait M. Rochard devant la commission du budget en 1874. Finalement, sous l’influence des hygiénistes, la taxe fut supprimée en 1926 au profit de l’impôt sur le revenu. Mais sachons-le, au début du siècle dernier, on vit apparaître les contributions foncières, ancêtres de notre taxe d’habitation, heureusement en partie réduite par notre gouvernement pour certains.