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vendredi 19 avril 2024
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LÉLÉ : SUR LA PLANÈTE DES SINGES

Lélé est un passionné des friches industrielles abandonnées où il peut s’adonner librement à sa passion viscérale qu’est la peinture. Il fait revivre des murs décatis sur lesquels il peint magistralement des faciès de singes. Entretien avec cet aventurier d’une peinture expressive animalière.

Lélé dessiné par Etiou. 

Quel est ton parcours ?

Je dessine depuis tout petit et, dès mon plus jeune âge, j’ai pris des cours de dessin. Après avoir décroché le baccalauréat, j’ai intégré une formation de peintre décorateur, l’école d’arts appliqués Pivaut à Nantes. Puis j’ai commencé à peindre sur toile.

Le singe est ton thème de prédilection, peux-tu nous expliquer ?

Après mes études, je suis parti plusieurs années en Amérique du sud. C’est là que l’incroyable s’est produit. En France, j’avais peint une toile avec un singe blanc dessus, quelques mois après je suis devenu barman dans un bar du Pérou qui s’appelait le Singe Blanc. C’était cousu de fil blanc. J’ai alors commencé à m’intéresser à nos ancêtres les primates et j’ai fait évoluer ces macaques au gré de mes humeurs. Cela reste un bon moyen de faire passer des émotions humaines à travers un animal. Et, au fond, peindre des singes pour moi, c’est comme une « thérapie ». Par dérision, je dirai que c’est de l’autoportrait.

Es-tu inspiré par des grands artistes ou des mouvements picturaux ?

Bien sûr, j’apprécie par-dessus tout la peinture italienne de la Renaissance : Le Caravage, Michel-Ange, la technique du clair-obscur. J’aime aussi Rembrandt… J’ai beaucoup aussi été inspiré par la TV, les dessins animés des années 90 ainsi que par les BD. Fluide glacial pour n’en citer qu’une.

Quand est-ce que tu t’es mis à peindre dans la rue ?

Je suis passé de la toile aux murs défraîchis il y a environ deux ans. Depuis, je ne peux plus m’en passer. Je découvre les joies de la bombe mais continue à peindre dans la rue au pinceau. Le plaisir du mur est tellement différent par rapport à une toile en coton, aussi bien pour la taille que pour le rendu final. J’ai pris goût aux grands espaces et j’ai du mal à me retrouver limité dans la surface d’une toile.

Tu peins toujours sur toile ?

Oui, je vais recommencer à m’enfermer dans mon atelier aux beaux jours afin de produire un peu. 

Apprécies-tu des artistes particuliers à Rennes ?

Oui, mes collègues de la rue : Artkor Bagdad pour commencer. Chez lui, ce qui est agréable, c’est que sa peinture sort de ses tripes. Sa technique est innée, son geste est intuitif et le résultat reste bluffant. J’adore aussi le monde graphique de gars comme DinoVoodoo ou Poch. Je ne pourrai pas non plus oublier mon ami DeuxBen de Rennes avec qui j’apprécie collaborer et mélanger nos univers artistiques. J’affectionne de plus la technicité remarquable d’artiste comme Aero, Mya ou encore Fortunes.

Que penses-tu de ta ville ?

J’ai grandi ici avant d’aller en Amérique du sud. J’adore l’ambiance qui y réside. Le mouvement artistique qui existe à Rennes est intéressant et donne une vie à nos murs. Et puis la région rennaise offre de beaux endroits pour peindre (les friches industrielles, les lieux alternatifs…).

As-tu des projets ?

Oui, j’ai découvert les joies du dermographe il y a peu et commence tout doucement à piquer les copains. Je souhaite ouvrir au maximum mon panel de production et compte m’essayer à la peinture à l’huile au plus vite. Je travaille aussi sur ma marque de fringue.

Dragan Brkic
Dragan Brkic
Écrivain, j'ai publié Le Petit Noir des Balkans, Prière d'insérer, La condition pénitentiaire, Footness et Comprendre la délinquance française.

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