Le tribunal administratif de Rennes a rejeté, ce vendredi, la requête déposée par un représentant du collectif nationaliste « La Digue – An Dig », qui demandait la suspension de l’arrêté préfectoral interdisant la marche prévue samedi 25 octobre, à Lorient. Présentée par ses organisateurs comme un hommage aux victimes civiles des bombardements du 21 octobre 1942, la manifestation avait été interdite le 20 octobre par le préfet du Morbihan, en raison de risques graves de troubles à l’ordre public.
Le juge des référés a fondé sa décision sur le terrain de la sécurité publique. Il a relevé des risques de confrontations, notamment avec une contre-manifestation annoncée, et a rappelé les incidents violents survenus lors du rassemblement “contre l’extrême droite et pour la justice sociale” organisé à Lorient le 2 mars 2025. Le magistrat souligne également l’existence de « propos et gestes pouvant être regardés comme provoquant à la haine et à la discrimination », susceptibles, selon le tribunal, « de porter atteinte à la dignité humaine .»
Et de poursuivre : « le dispositif mis en place par les organisateurs est limité à dix personnes, et l’effectif des forces de police du commissariat de Lorient est restreint, en cette période, à une vingtaine d’agents. Ce qui n’apparaît pas suffisant pour encadrer la marche de son point de départ jusqu’à son lieu d’arrivée et prévenir ainsi d’éventuels débordements. » Pour le tribunal, le préfet du Morbihan a pris une mesure proportionnée. « En décidant d’interdire le rassemblement (…) au regard des troubles à l’ordre public susceptibles d’en résulter, le préfet du Morbihan a pris une mesure qui n’apparaît pas manifestement inadaptée, non nécessaire et disproportionnée aux circonstances. »


