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vendredi 19 avril 2024
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LE RENNAIS LOUIS CARDIET : VAINQUEUR DES DEUX COUPES

Louis Cardiet est l’un des meilleurs défenseurs du Stade Rennais de tous les temps. Sous le maillot rouge et noir, il reste le seul à avoir gagné deux fois la Coupe de France. Sélectionné six fois chez les Bleus, il était réputé pour son fair-play et sa grande efficacité. « Sans Cardiet, confiait son entraîneur rennais Jean Prouff, je crois qu’il aurait été impossible de jouer comme nous l’avons fait. Sa relance de jeu était sensationnelle. Il ne gâchait aucune balle. Presque toutes nos offensives partaient de lui. »

                                         Le meilleur défenseur du Stade Rennais

A 22 ans à peine, en 1965, Louis Cardiet se retrouve en finale de la coupe de France face à Sedan, au parc des Princes. Lors de la première rencontre, le 22 mai, les deux équipes n’arrivent pas à se départager (2-2). Mais Rennes échappe au pire. A trois minutes de la fin du temps réglementaire (117e minute), l’attaquant sedanais Herbert (19 ans à peine), sur le point de marquer, est fauché par Louis Cardiet. « Peno, Peno », crient les Sedanais à l’arbitre. Droit dans ses bottes, l’arbitre, Monsieur Kitabdjian, ne bronche pas et siffle un coup franc. « Il n’y avait pas penalty », précise le défenseur. « Bien souvent, j’en ai parlé avec Herbert. On campait chacun sur nos positions. Mais je vous le répète. L’arbitre a eu raison. »

Revenant de loin, les Rennais disputent quelques jours plus tard la deuxième finale et l’emportent sur le score de 3 à 1. Dans le stade, le jeune Louis Cardiet savoure la victoire et soulève la coupe. « Je ne me rendais pas tellement compte de ce qui m’arrivait. A cette époque, je jouais match par match. Tout cela est allé très vite. » Le Rennais n’en garde pas moins un souvenir ému. « J’ai pris beaucoup de plaisir en 1965 », déclare-t-il à Ouest-France, lors de leur spécial centenaire en 2001. « Je n’ai rien oublié de la finale, de la victoire puis du retour à Rennes. Les deux coupes gagnées en 1965 et 1971 étaient toutefois différentes du point de vue, non seulement de l’effectif et surtout du jeu. Le groupe de 1965 était à mon avis supérieur à celui de 1971. C’était une grosse équipe beaucoup plus technique. »

Le 20 juin 1971, devant plus de 30 000 spectateurs, le Breton retrouvait le terrain de Colombes pour la finale. « Louis Cardiet, fait remarquer Jean-Paul Ollivier, savait qu’il était interdit de décevoir et cette pensée le rendait sceptique. Non pas qu’il fut résigné à s’en laisser conter, bien au contraire, mais lorsqu’il voyait cette passion qui se déchaînait il éprouvait quelques craintes. » Ce jour-là, il est le seul rescapé de la belle aventure de 1965…. avec son entraîneur Jean Prouff. « Je connaissais déjà l’aventure. Mais c’était quand même extraordinaire de revivre cela. »

Grâce à un penalty d’André Guy, le capitaine Louis Cardiet peut brandir, le jour de son anniversaire, le trophée reçu des mains de Jacques Chaban-Delmas. « La remise de la coupe, dira-t-il à Ouest-France, a été très rapide. On sentait que le premier ministre devait être pressé (à vrai dire il allait disputer un match de tennis). Mais c’est quand même avec beaucoup de sympathie qu’il m’a remis le trophée. »

                              La victoire de toute une équipe et de…Loulou Cardiet

Cette victoire est celle de toute une équipe, d’un peuple et de…Loulou Cardiet. « Tout au long de cette finale, Cardiet avait muselé le meilleur joueur adverse, Serge Chiesa », note Georges Cadiou, dans son ouvrage La Grande histoire du football en Bretagne. » Un point de vue amplement partagé par un autre journaliste de l’époque, Francis Le Goulvenn : « Il fit un bon match : il ne se contenta pas d’exercer une surveillance dans sa zone, mais intervint à certains points chauds avec décontraction, autorité et sang-froid. Sur le plan offensif, ses passes furent un modèle d’intelligence et de précision… »

Aujourd’hui, Louis Cardiet est installé à Lorient où il a tenu deux poissonneries avec sa femme. Régulièrement, il se rend au Stade Rennais pour encourager les Rouge et Noir, un club dont il reste assurément l’un des meilleurs joueurs. « Si je dois n’en retenir qu’un, je dirais Louis Cardiet, note un de ses anciens coéquipiers Robert Rico. Parce que l’on ne met pas assez souvent en valeur la qualité des défenseurs, Mais aussi parce que je jouais devant lui, et que j’ai pu le voir à l’œuvre pendant de nombreuses années. Je n’ai jamais connu un joueur avec de telles facultés. On jouait du même côté et on s’entendait bien. Il piquait le ballon aux attaquants sans même tacler. Il les muselait sans faire de fautes. C’était juste incroyable. « Loulou » Cardiet était également très technique et avait beaucoup de qualités, tant humaines que sportives. C’est vraiment le joueur qui m’a le plus impressionné. » Ce samedi, Louis Cardiet sera devant son écran, espérant une belle victoire rennaise !

Jean-Christophe COLLET
Jean-Christophe COLLET
J-C Collet est journaliste et auteur (Lieux romantiques à Paris, Bretagne Chic, On dit qu'en Bretagne, Bretagne pas chère, Livre blanc sur le Nucléaire...).

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