Dans le quartier de Villejean, avenue du Doyen Collas, la colère gronde. Les résidents sont à bout, confrontés à une véritable invasion de rats. Marie-Hélène Berthier, qui habite au deuxième étage d’un petit immeuble depuis plus de 40 ans, est l’une des rares à s’exprimer publiquement. « Nous nous étions déjà mobilisés en 2017 », rappelle-t-elle. « Mais la situation s’est nettement aggravée ces derniers temps. Les nuisibles pénètrent désormais dans les appartements et les commerces. C’est devenu infernal. »
Face à cette prolifération, Marie-Hélène avance quelques explications. « Je peux comprendre que certains jettent leurs déchets par la fenêtre, mais le vrai problème, c’est que la ville ne nettoie plus comme avant. Depuis l’arrivée des écologistes à la mairie, tout s’est dégradé. On ne veut plus de pesticides, on ne souhaite plus débroussailler, et les rats pullulent dans les hautes herbes », déplore-t-elle.
Loin de se résigner, Marie-Hélène a décidé d’agir. Avec des amis, elle a lancé une pétition en ligne, qui a déjà recueilli plus de 450 signatures cet été. « On ne peut pas continuer ainsi. Nous ne lâcherons rien tant que la situation ne sera pas résolue », affirme-t-elle avec détermination. À Rennes, Villejean ne serait pas un cas isolé. « À Beauregard, c’est pareil », ajoute un Rennais. « Récemment, le journal Ouest-France a consacré un article à cette problématique croissante (source). »
Pour lutter contre ces nuisibles, des entreprises spécialisées comme Hynera Environnement proposent des solutions aux propriétaires et bailleurs. Pour éradiquer le phénomène, la ville de Rennes demande de ne pas jeter de déchets dans la rue, d’éviter de mettre du fromage ou de la viande dans les composteurs. « Les rats sont attirés par la nourriture », confirmait récemment Gwenaël Cottais, gérant de Bretagne Anti nuisibles, dans Le Télégramme. « Nous intervenons à Rennes, mais il faudrait davantage de prévention sur le tri des ordures. »
Régulièrement, des appâts sont placés près des terriers (près d’un millier de boîtes, cet été, selon Ouest-France). Constamment, des agents procèdent à des opérations de dératisation dans les quartiers. Malgré ces efforts, Marie-Hélène Berthier et ses voisins restent toutefois sceptiques. « Certaines politiques, comme l’interdiction des pesticides et la gestion des espaces verts, ont favorisé la prolifération des rats. Il faut des actions plus énergiques avant que la situation ne devienne incontrôlable. »