Le Bois Perrin est hors du temps, chargé d’histoire et de symboles. Autrefois annexe du centre hospitalier Guillaume Régnier, il abritait une unité pédopsychiatrique dont le patrimoine témoigne de l’évolution de la médecine au XXe siècle. Aujourd’hui, cet endroit singulier s’apprête à connaître une nouvelle vie. D’ici quelques années, il accueillera 400 logements, une crèche et un « tiers-lieu alimentaire ». « Nous préserverons l’âme du site », promet Marc Hervé, adjoint au maire chargé de l’urbanisme.
En attendant ces transformations, le Bois Perrin héberge ce que l’on appelle des « occupations transitoires », un doux euphémisme pour expliquer l’installation temporaire de nombreuses associations dans les bâtiments. À l’occasion des Journées du Patrimoine, ce dimanche 22 septembre, les bénévoles ont ouvert les portes de leur lieu unique pour faire découvrir au public leurs missions, leurs engagements et leurs projets.
Parmi les initiatives présentées, le village alimentaire de Cœurs Résistants a particulièrement retenu l’attention des visiteurs. « Notre épicerie est gratuite et ouverte à tous », précise une jeune volontaire à Sébastien Sémeril, adjoint au maire. « Chaque jour, nous soutenons 200 foyers. » Cet espace de solidarité côtoie d’autres programmes novateurs, comme un habitat participatif en cours de développement, le tout dans un cadre singulier marqué par les mosaïques de la famille d’Isidore Odorico.
Dans une autre aile, appelée « l’École », des étudiants de l’École universitaire de Recherche en Approches créatives de l’Espace public (EUR-ACEP) exposaient leurs réalisations artistiques. À l’image de la faculté Pasteur, le Bois Perrin se transforme ainsi en un lieu de transition et de création. Ce dimanche, les nombreux visiteurs ont pu apprécier le parc arboré, la conception remarquable et les toits de tuiles du site, qui conservent le charme et l’authenticité de l’époque.
Le Bois Perrin est un témoin de l’histoire architecturale bretonne, en partie grâce à Jean-Marie Laloy. Architecte renommé, il a réalisé plusieurs équipements publics dans la région, dont la restauration du Parlement de Bretagne, le conseil municipal et l’École Normale d’Institutrices, devenue aujourd’hui l’Institut d’Études politiques. À Rennes, il a également conçu l’École d’agriculture (1892-1896) et la prison départementale du boulevard Jacques-Cartier (à partir de 1896). Franc-maçon et républicain convaincu, il a laissé une empreinte indélébile sur le patrimoine breton.