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mercredi 12 novembre 2025
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L’ALGÉRIE DE DEPARDON

Raymond Depardon, icône de la photographie française, et Kamel Daoud, écrivain franco-algérien de renom, offrent une plongée fascinante dans l’Algérie de 1961 et de 2019. L’exposition Son Œil dans ma main — Algérie 1961 & 2019, présentée aux Champs Libres jusqu’au 5 janvier 2025, juxtapose les clichés d’un chasseur d’images aux textes poétiques et incisifs d’un auteur contemporain.

En 1961, Depardon, alors reporter pour l’agence Dalmas, fait partie des rares journalistes à accepter de couvrir la guerre d’indépendance algérienne. Ses photographies capturent la dualité entre les « Musulmans » et les « Européens d’Algérie » ainsi que la montée en puissance de l’Organisation de l’Armée secrète (OAS). « Ce contraste entre la vie quotidienne et les soubresauts de la lutte armée est à la fois saisissant, captivant et poignant », remarque une visiteuse.

Quelques années plus tard, en 2019, Depardon retourne en Algérie, cette fois accompagné de Kamel Daoud. Leurs visions complémentaires mettent en lumière l’Algérie, sa beauté, ses douleurs et ses espoirs. Là où d’autres insisteraient sur les déchirements de la société algérienne, Depardon et Daoud s’attachent aux détails du quotidien, comme les bancs publics. Ces espaces, apparemment anodins, deviennent pour eux deux des moments de pause, des interstices où la vie semble suspendue.

 À Oran, Raymond Depardon photographie les bâtisses. « Rien ne reflète mieux l’infinie mort que la façade de certains immeubles à Oran », ajoute Daoud. « L’horizon, si large ailleurs, se suicide en fenêtres mi-closes. Il a la paupière infiniment lourde du trépassé. » À Alger, Depardon inspire encore Daoud. « C’est l’image que j’ai de la ville blanche : des escaliers très longs. Toute la ville dégringole vers un point bas, ou épuise les poumons en pentes vers le haut. Elle prétend descendre sans cesse vers la mer ou fait croire qu’elle arrive d’une montagne d’ancêtres exigeants. » Les deux hommes parlent aussi des femmes avec insouciance « A seize ans, elles semblaient déjà mûres — beautés insolentes, incroyables — et marchaient en ignorant le reste du monde. » Une exposition à découvrir aux Champs Libres, 10 cours des Alliés, 35000 Rennes. Horaires : du mardi au vendredi de 12 h à 19 h, le samedi et dimanche de 14 h à 19 h. Fermé les lundis et jours fériés. Accès : métro ligne A, arrêt Charles de Gaulle, ou ligne B, arrêt Gares.

Informations pratiques. Expo Alger 1961 et 2019. Horaires : mardi au vendredi 12h – 19h. Samedi et dimanche 14h – 19h. Fermé les lundis et jours fériés. Billet couplé donnant accès aux expositions « Algérie 1961 & 2019 » (Champs Libres) et « Les Jeux Olympiques, 1964-1980 » (Frac Bretagne). Plein tarif : 5€ | tarif réduit : 2€ | Gratuité : -de 26 ans, titulaires de la carte Sortir! ou des minima sociaux, personnes handicapées, demandeurs d’emploi.

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