Lundi 23 janvier 2023, Charles Compagnon (centre droit et aujourd’hui Horizons) s’interrogeait sur la subvention de la ville à l’organisation SOS méditerranée qui ne dépend pas de l’action municipale. Il disait préféré des aides plutôt fléchées vers des associations qui œuvrent localement pour l’accueil des réfugiés (comme par exemple TABGHA). Pour justifier son opposition, il rapportait les positions de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex) qui marquait son hostilité vers de nombreuses ONG . « Il faut éviter de soutenir les réseaux criminels et des passeurs en Libye en prenant en charge les migrants de plus en plus près des côtes libyennes », expliquait Frontex. « Une telle stratégie conduit à ce que les trafiquants embarquent toujours plus de personnes sur des bateaux inadaptés, sans leur fournir assez d’eau et de carburant.» Frontex évoquait même une possible collusion entre les réseaux qui font partir les migrants de Libye et les navires privés qui les récupèrent en mer « comme des taxis. » La Cour d’appel de Paris vient de condamner ce vendredi une subvention de 100 000 euros octroyée en 2019 par la ville de Paris à l’ONG SOS Méditerranée. « Le conseil de Paris doit être regardé comme ayant entendu prendre parti et interférer dans des matières relevant de la politique étrangère de la France », ont statué les magistrats (https://www.lefigaro.fr/flash-actu/la-justice-annule-une-subvention-de-la-mairie-de-paris-a-sos-mediterranee-20230303). Depuis 2015, SOS Méditerranée a régulièrement affrété des bateaux pour sauver des migrants tentant de rejoindre l’Europe par la mer. D’après le journal Le Monde, l’ONG a déclaré qu’elle « s’inquiète vivement » de la décision du tribunal et dit étudier « très sérieusement la possibilité d’un recours devant le Conseil d’État ». « Le sauvetage en Méditerranée n’a rien de politique, c’est une action humanitaire, qui relève d’une obligation morale et légale, garantie par des conventions internationales.»