Robert Dauphin est une figure oubliée du foot breton et français. Né le 5 février 1905, à Saint-Malo (mort en juillet 1961 à Saint-Brieuc), il évoluait au poste de milieu de terrain dans les années 1920 et 1930. Il fut pendant quatre ans le pivot essentiel de l’équipe de France, durant près de quatre ans. Footballeur habile à fort caractère (paris en ligne football), il fut sélectionné quinze fois chez les bleus entre 1925 et 1929, avec un but mémorable marqué lors des Jeux olympiques d’Amsterdam en 1928 contre l’Italie.
Ce match, qui s’est soldé par une défaite française de 4-3, est sans doute un moment clé de sa carrière internationale. Disputé le 29 mai 1928, il vit Robert Dauphin inscrire la troisième réalisation française à la 61e minute. « Pour une fois, les joueurs français, d’habitude rapide à prendre conscience des réalités, n’ont pas su s’adapter aux circonstances et maîtriser la situation », regrettait le Miroir des sports. « Le moral était excellent, le jugement pêcha. »

Pourtant, la victoire paraissait assurée grâce aux deux buts marqués par Juste Brouzes, à la suite de combinaisons courtes avec Devaquez. « Mais le succès, nos arrières Wallet et Domergue le laissèrent, par indolence, filer entre leurs doigts, comme une anguille. Les Italiens égalisèrent : notre attaque, moins bien alimentée qu’au début par les demis et menée, en outre, de façon timide par Nicolas atteint d’un coup à la cuisse, ne réussit plus à combler le handicap. »
Quatre ans auparavant, Robert Dauphin décrocha sa première sélection le 19 avril 1925 contre l’Autriche, et son dernier match le 26 mai 1929 contre la Belgique. Le footballeur joua avec deux contemporains bretons, tels que le gardien international Alexis Thépot (qui évolua à Saint-Malo) et Yvon Segalen, fils du poète et trois fois retenu chez les bleus. Capitaine de l’équipe du Stade français de 1925 à 1928, Robert Dauphin a été l’un des éléments phares de ce club de juillet 1924 à juin 1933. Il y a laissé une empreinte indélébile, aux côtés là encore d’un certain Yvon Ségalen.