Petit moment sublime dans un appart rennais du centre ville, samedi soir. Arnaud Dumatin et son groupe Institut se sont produits devant trente privilégiés.
En une heure, ils ont partagé leur univers londonien et parisien ; leur musique pop au parfum suave et délicieusement intelligent. Ils ont raconté leur vie à la manière de Philippe Delerm dans de petites gorgées existentielles et musicales, loin d’un rock puissant des new-waves excités. On était dans le minimalisme sophistiqué où l’élégance désinvolte d’Arnaud troublait à peine la voix de sa chanteuse au discret déhanchement. On était dans le surréalisme moderne engagé dans le mouvement de la vie quotidienne.
Institut a créé son propre univers. Il est un groupe à part où les textes écrits par Arnaud font parfois sourire. « Tu préfères parler dans le vide ou te faire pincer le cul. Tu préfères fermer ta gueule ou que personne ne te voit. » Mais Institut n’est jamais dans la facilité. Il décrit des tranches de vie. Il transforme l’amour avec de petites notes iconoclastes. « J’ai envie de conjuguer le verbe aimer à l’aide de deux sujets et de mots invariables comme « beaucoup », « longtemps. » (…) Si tu allies humour et sérieux que tu as la tête sur les épaules, alors c’est peut-être toi. »
Exit les chansons criardes, nasillardes de la pop moderne, Institut susurre la vie de chacun en notes musicales électroniques lancinantes et accroches de guitares pop. Il raconte notre quotidien. Il enjolive notre quotidien. Samedi soir, on n’avait pas envie que cela s’arrête. Institut est à découvrir au plus vite dans l’intimité.
