Avenue Janvier, impossible de rater la devanture Mauvoisin ! Avec ses baies lumineuses, ses mosaïques en façade, son grand espace, le commerce était connu de tous dans le centre-ville. Depuis 1953, il faisait le bonheur des Rennais et des Rennaises qui achetaient tapis et autres décorations. Mais l’employé fidèle Dominique Launay s’en va à la retraite. « Il travaillait avec nous depuis 1980, » explique la petite fille du fondateur, André Mauvoisin (né en 1919, à Rennes). « Il était au service de mes parents, depuis l’âge de 17 ans. » Mais faute de trouver un remplaçant, la dirigeante Pascale Mauvoisin est obligée de se faire une raison. Elle ferme définitivement les portes de son magasin rennais, le 23 juin prochain. « C’est une page qui se tourne, » confie son employé, Dominique.
« C’est mon grand-père qui a créé le commerce », se souvient Pascale. « Il partait plusieurs fois par an en Iran, en Chine, au Pakistan, en Inde, au Maroc pour acheter ses tapis et ses décors. Il fut lmême ’un des premiers importateurs de porcelaine chinoise. » En quelques semaines, le grand-père trouvait des pépites dans ses voyages au long cours. « Un jour, il a failli ne pas revenir. À l’aéroport de Téhéran, en 1981, il a été pris en otage par les partisans de Rouhollah Khomeini avec les Américains. Ce fut un moment très difficile pour notre famille. Nous avions été le chercher à Paris , lors de son retour.»
La plupart de nos employés (Louise) sont arrivés chez nous jeunes et sont repartis à la retraite », indique Pascale Mauvoisin.
Après le grand-père, le père et la maman de Pascale ont repris le flambeau. Ils ont ouvert à Angers en 1971, à Nantes en 1977, Deauville en 1985 et à Paris, sur la belle avenue Paul Doumer. « Nous avions une clientèle variée pour tout type de tapis (oriental, contemporain) », confie la petite-fille. Depuis 1988, Pascale poursuit l’aventure Mauvoisin en y mettant sa touche personnelle. Elle reste ouverte à Nantes. Les Rennais ont jusqu’au 23 juin pour faire des affaires du lundi au samedi. « C’est le moment d’y aller », convient Pascale. Pour l’heure, le magasin Mauvoisin n’a pas trouvé de remplaçant.