L’eau bouillonne sous le pont Laënnec. La Vilaine, qui a retrouvé un niveau plus clément après ces terribes crues, s’offre un court répit. Aujourd’hui, elle fait un cadeau rare aux kayakistes aguerris : une vague parfaite, née du vannage des années 60, d’ordinaire un traquenard mortel pour les imprudents.
Habituellement, le vannage forme un rappel, un mouvement d’eau puissant et traître qui piège tout ce qui y tombe. Mais lorsque la montée des flots atteint un débit suffisant, la nature offre un instant magique : une déferlante lisse et régulière, digne des meilleurs spots de kayak freestyle. Ce phénomène exceptionnel ne se produit que dans des conditions bien précises. La dernière fois, c’était en juin 2018.
Les initiés le savent : cette vague n’est pas pour tout le monde. Ici, pas de place pour l’improvisation. Il faut au minimum un niveau pagaie bleue eau vive, soit trois à quatre ans d’expérience, pour espérer s’y engager sans risque. Ce jour-là, les plus aguerris, eux, ont savouré ! Ils ont enchaîné les surfs, joué avec le courant et profité de l’instant. Mais attention aux inconscients qui voudraient s’improviser surfeur de l’extrême, la Vilaine reste une rivière capricieuse et dangereuse. Sa hauteur d’eau cache toujours des pièges pour les non-initiés. Pour en savoir plus sur les risques.