A l’heure du coronavirus, entre deux rendez-vous professionnels et municipaux, Thierry Beaujouan, maire de Guipry-Messac (petite ville de la campagne de 7200 habitants), prend beaucoup de temps au téléphone avec ses administrés. « C’est le moment ou jamais ! Nous répondons d’abord à leurs demandes », assure-t-il. Lui et ses services veillent au grain. « Nous ramenons du pain pour les aînés, nous ramassons les poubelles, nous appelons les personnes isolées », explique l’élu déjà très éprouvé par des inondations.
Mais à la campagne, les services municipaux ne sont pas les seuls à intervenir. « La solidarité bat son plein », convient-il, ravi. « Chacun se mobilise pour les plus faibles d’entre nous. Heureusement, car nous avons pas mal de travail par ailleurs. » Entre les panneaux d’interdiction de se promener à poser sur les chemins de halage, les demandes d’infos des habitants et les nombreuses directives reçues par la préfecture, lui et ses équipes ne chôment pas du tout. « C’est très prenant. Mais il faut le faire », dit-il simplement.
Des dépôts sauvages !
Thierry Beaujouan n’en est pas moins scandalisé par l’attitude de certains. « On retrouve beaucoup trop de déchets dans la nature. Face aux fermeture des déchetterries, les dépôts sauvages sont trop nombreux. C’est proprement lamentable et un vrai souci. Trois personnes de mes services fournissent un travail remarquable pour les ramasser. En revanche, on aimerait sincèrement que cela cesse. »
A Guipry-Messac, tout le monde reste assez respectueux du confinement. « J’ai été obligé de fermer un supermarché, dimanche après-midi, mais il faut bien le dire. Tout le monde est très respectueux. Les gendarmes ont bien fait leur travail, notamment auprès des adolescents toujours un peu récalcitrants contre les consignes ! » En revanche, à la campagne, une population reste bien évidemment sur le qui-vive : les agriculteurs. « Nous sommes en pleine période de semence et il faut bien assurer l’après ! Ils travaillent beaucoup en respectant naturellement les distances de sécurité au moment où par exemple le vétérinaire vient soigner leurs vaches. Toute la filière agricole est sur le pont pour assurer les lendemains de chacun. Je leur tire mon chapeau. »
Mais de belles âmes
Malheureusement, Thierry Beaujouan craint pour le monde des entreprises locales. « Toutes les sociétés ferment les unes après les autres, faute de personnel et de fournitures. Tout s’arrête progressivement. » Thierry Beaujouan, la gorge nouée, n’en dira pas plus. « Je dois aller distribuer des masques à la maison de retraite. Nous en avons déjà donnés deux cents à l’hôpital de Redon. C’est notre petite contribution. » La campagne continue à vivre malgré tout…