Le 7 novembre fera date dans l’histoire du département. Devant leurs grilles, les élus du conseil départemental, le président Chenut en tête, ont tiré la sonnette d’alarme. Face aux coupes budgétaires de l’Etat, ils doivent réaliser des économies significatives (jusqu’à 5 milliards d’euros). Ils doivent aussi faire face à une hausse de leurs contributions à la Caisse nationale de Retraites des Agents des Collectivités locales (CNRACL), estimée à 1, 5 millards. « Ces restrictions pourraient avoir un impact dévastateur sur les services publics, notamment ceux dédiés aux populations les plus vulnérables », assurent-ils en chœur.
Actuellement, la dette publique française culmine à 3 228 milliards d’euros, dont seulement 7,8 % sont attribuables aux collectivités locales (soit 256 milliards d’euros).
Le département d’Ille-et-Vilaine se trouve dans une position budgétaire critique. En 2025, l’augmentation automatique de certaines dépenses, notamment liées à l’inflation, à l’enfance, à l’autonomie et au RSA, devrait peser de 22 millions d’euros sur le budget. De nouveaux frais, comme le financement du SEGUR pour l’ensemble des agents, s’ajouteront et multiplieront les charges de 8 millions d’euros supplémentaires. À cela s’ajoutent 3,2 millions d’euros de contribution à la CNRACL (caisse des retraites), portant la hausse totale des dépenses à 33 millions d’euros pour le département.
À l’inverse, les recettes du département n’augmentent pas. Elles subissent une baisse conséquente. Depuis 2022, la diminution des Droits de Mutation à titre onéreux (DMTO), liée aux transactions immobilières, devrait atteindre une perte de 80 millions d’euros d’ici la fin de 2024. En parallèle, les revenus de TVA sont moins favorables que prévu, avec une perte de 10 millions d’euros pour 2024. « Au total, l’Ille-et-Vilaine doit combler un déficit de 77 millions d’euros en 2025, entre l’augmentation des dépenses obligatoires et la baisse des recettes. ». « Avec un déséquilibre de 77 millions d’euros, cela reviendrait à geler des investissements vitaux pour la population », indique le département.
Ces coupes pourraient se traduire par trois ans sans investissement dans le réseau routier, deux ans et demi sans subvention au SDIS 35, ou encore 15 mois de fermeture des collèges. Les services publics. Les aides aux personnes âgées et handicapées, à la protection de l’enfance pourraient également être impactées. Le déséquilibre budgétaire pour 2025 pourrait empêcher l’autofinancement de ces investissements, limitant le budget d’investissement à 130 millions d’euros, soit une baisse de 10 % par rapport à la moyenne des années 2021-2023. Face à ces restrictions, l’appel des élus est clair : « Sans soutien de l’État, nous ne pourrons pas maintenir un niveau de service adéquat pour nos concitoyens, surtout pour les plus fragiles. »