Ce lundi 7 avril 2025, les forces de l’ordre ont évacué le gymnase Félix-Masson, occupé depuis plusieurs mois par des familles de migrants sans solution d’hébergement. Dès 7 h 30, les CRS ont pris position aux abords de l’équipement sportif situé dans le quartier de Villejean-Beauregard, où ont résidé jusqu’à 170 personnes, dont de nombreux enfants et mineurs non accompagnés.
L’intervention fait suite à une décision du tribunal administratif de Rennes rendue le 17 mars 2025. La juridiction avait ordonné aux occupants de quitter les lieux avant le 21 mars. « L’occupation porte atteinte à la salubrité et la sécurité publiques ainsi qu’à la sûreté des personnes », convient le magistrat », estimaient les magistrats (voir notre article). Le tribunal mettait en avant « des branchements électriques non sécurisés », des gazinières raccordées à des bonbonnes de gaz, des sanitaires insuffisants… Dans cet inventaire à la Prévert, il évoquait aussi des issues de secours obstruées et des faits de violence et d’agression, de tentative de viols et de consommation d’alcool et de stupéfiants.
Face à l’absence de départ volontaire, la municipalité a demandé le concours de la force publique, accordé par le préfet d’Ille-et-Vilaine. Dans le cadre de l’opération, les services de l’État, la Ville, le Conseil départemental et l’Office français de l’Immigration et de l’intégration ont coordonné leurs efforts. Ils ont proposé des solutions temporaires d’hébergement aux personnes les plus exposées. Au total, une 52 personnes ont été évacuées, avec l’appui de bénévoles présents pour les aider à rassembler leurs affaires.
Le gymnase, vidé de ses occupants, a été restitué à la Ville afin qu’il retrouve son usage initial. Une partie des exilés aurait depuis rejoint le parc de Maurepas, où l’association Utopia 56 a proposé l’installation de tentes pour organiser un nouveau campement. En parallèle, neuf familles avec enfants ont pu être relogées, notamment entre Rennes et Fougères, dans des hôtels mobilisés via le 115. Depuis de nombreuses années, la municipalité de Rennes alerte sur une saturation du système d’hébergement d’urgence. Aux côtés de plusieurs grandes villes, elle a engagé une procédure contentieuse pour obtenir le remboursement des dépenses engagées à la place de l’État. Encore aujourd’hui, l’accueil des exilés reste plus que jamais d’actualité sur le territoire. A Rennes, près d’un millier de personnes sont mises à l’abri chaque soir grâce aux dispositifs municipaux et métropolitains et aux efforts de tous.
