Que vont devenir les anciens magasins généraux, situés au 61 rue Alexandre Duval, à deux pas des Ateliers du Vent ? La ville de Rennes commence à s’y intéresser de près. « Enfin », affirmeront certains. « Nous menons une réflexion pour envisager leur reconversion », répond la municipalité dans un communiqué. « Nous désirons préserver leur caractère industriel tout en leur trouvant un usage en adéquation avec l’identité nouvelle du quartier. »
En 2014, des architectes projetaient d’installer tout bonnement des artisans. Mais avec le « mur habité » situé dans ce pan de la ville (endroit où sont accueillies des entreprises artisanales), ce programme reste-t-il toujours d’actualité. « Cette couleur culturelle atypique sera renforcée par la réhabilitation des magasins généraux en ateliers et espaces d’exposition dédiés à l’artisanat et aux techniques artistiques : scénographes, éclairagistes, menuisiers, costumiers… », confiait sur son site le cabinet Lebunetel associés, il y a déjà quelques temps.
La décision est-elle déjà prise ? « J’y verrai bien une salle de concert », souhaite un jeune Rennais. « Nous pourrons y construire un temple de l’art urbain ou un musée d’art contemporain », mesure un autre. « Mais j’ai peur que la maire nous propose un tiers lieu “fourre-tout »comme à l’hôtel Pasteur ! Les élus doivent prendre en compte l’avis des gens du quartier et des Rennais. Ce lieu mérite une démarche ambitieuse. »
Dans les temps anciens, ces locaux abritaient le Comptoir français de l’azote, puis des Magasins généraux gérés par la Chambre de Commerce et de l’Industrie. Par la suite, des ateliers de restauration y seront installés pour rénover mobiliers et peintures du Palais de Justice, abîmé par l’incendie de 1994.
Après le pont de Nantes, dans la rue éponyme, les entrepôts Logeais n’avaient pas eu autant d’égard à l’époque où Sébastien Sémeril était adjoint au maire de Rennes. Ces bâtiments au crépi orange avaient été tout simplement démolis pour laisser la place à deux tours et quelques immeubles (dont l’un est particulièrement laid). « Ils n’ont pas de valeur patrimoniale », avait assuré l’élu devant les médias. Depuis, la municipalité, épinglée par des comités de riverains, semble plus respectueuse du patrimoine industriel.
