Le Roazhon Park grondait déjà depuis plusieurs semaines. Ce dimanche soir, il a explosé de rage et de colère. Après quatre matches nuls de suite, le Stade rennais s’est incliné à domicile face à Nice (1–2) au terme d’une rencontre symbolique de tous les maux bretons. Encore une fois, la formation bretonne a été totalement transparente, lors de la première mi-temps, avant de se réveiller lors de la deuxième.
La première alerte niçoise est intervenue à la 22e minute. Sofiane Diop lançait Boga en profondeur. Heureusement, Samba s’interposait, magistral. Ce n’était qu’un avertissement. Seize minutes plus tard, Diop frappait lui-même, en première intention, à l’entrée de la surface, dans la lucarne, 0–1 (38e). Le gardien rennais ne bougeait pas. Puis, avant la pause, Jonathan Clauss, intenable, doublait la mise sur une frappe croisée du gauche (45e+1). Deux occasions, deux buts. A l’inverse, le Stade rennais, malgré 60 % de possession, n’avait rien proposé, lent trop lent. Il méritait amplement les sifflets qui accompagnent ses footballeurs aux vestiaires.
En seconde période, Habib Beye tentait le tout pour le tout. Il passait à trois défenseurs, lançait Frankowski et Al-Tamari pour redynamiser les couloirs. Le choix était payant. Car Rennes retrouvait de la vitesse, du jeu direct, et finissait par réduire l’écart. Sur un coup franc de Frankowski, Abdelhamid Aït-Boudlal s’élevait et catapultait le ballon dans les filets (1–2, 67e). Le Roazhon Park se réveillait enfin.
Le dernier quart d’heure était breton. Le jeune et talentueux Meïté, entrait sur le terrain, pensait égaliser d’un tir puissant (90e+3), mais la VAR annulait pour hors-jeu. L’insatisfaction était totale et Beye écopait même d’un avertissement. En face, Nice tenait bon à l’image de son jardin Yehvann Diouf qui écœurait les attaquants rennais. Il sortait le grand jeu avec une parade réflexe exceptionnelle sur la tête de Jacquet (75e), plusieurs sorties autoritaires dans les dernières minutes.
Dans les tribunes, on sentait la frustration se transformer en colère. « Même si vous ne méritez pas, nous, on est là», chantait le Kop. Cet enchaînement de contre-performances a encore une fois crispé le public, à l’image du RCK 1991, plus bruyant que jamais dans la contestation. Trente minutes après le coup de sifflet final, les ultras bretons attendaient une explication. Les joueurs, eux, sont restés à distance, hésitant à s’avancer devant quelques projectiles.
Plus loin, Habib Beye tentait lui un éclaircissement devant les micros. « On a manqué d’initiative sur certains postes qui demandent d’en avoir. On a changé les choses dès la seconde période, avec de la qualité de débordements et de centres. On est aussi passé à trois derrière avec Abdelhamid Aït Boudlal qui a fait preuve de caractère et personnalité dans un match pas évident. Avec toutes ces entrées, on a eu la maîtrise du match, avec des occasions franches. C’est dur de voir notre second but refusé. On méritait de revenir. » La série noire continue…et plonge les Bretons dans la crise. Mais au-delà du résultat, c’est la fracture entre le public et le terrain qui inquiète le plus.
Les notes du match : Samba (5), Seidu (3), Jacquet (5),Brassier (6), Quentin Merlin (3), Mahdi Camara (3), Seko Fofana (4), Valentin Rongier (6), Lepaul (3), Ludovic Blas (4,5), Breel Embolo (5).




