Depuis le 22 juillet, sur l’esplanade du Général de Gaulle, le groupe Le Duff a fermé définitivement les portes de la crêperie Ker Soasig et de son restaurant e Bistrot (Actu Rennes et Ouest-France). Il annonce la nouvelle par une simple affichette sur les vitrines. Mais il ne donne pas plus d’explications aux passants, encore moins aux habitués. Faute de communication de l’enseigne, les supputations vont bon train. « Certains voient un coup de gueule du fondateur, après la campagne des écologistes contre son usine de viennoiseries à Liffré », convient un agent immobilier. « Je ne l’imagine pas du tout ! Les deux affaires ne devaient pas être rentables, voilà tout. Un groupe comme Le Duff n’est pas philanthrope ! »
Dans la fermeture de ces deux établissements (ainsi que leurs enseignes parisiennes), beaucoup pensent saisir un changement de stratégie. « Louis Le Duff n’a jamais cru à ces concepts portés par son fils, Philippe (depuis sorti de l’entreprise comme son frère Vincent) », assure un ancien du groupe. « Il n’en a cure du retail (commerce du détail), à défaut de trouver des hommes pour manager. Seuls, l’industrie et l’immobilier apportent du profit. Depuis la Covid, les enseignes comme Brioche dorée ou Del Arte ont eu du mal à se réinventer. »
Un avis pas du tout partagé par certains spécialistes de la Franchise. À l’heure où Del Arte fête ses 40 ans, le groupe tenterait de se renouveler. « C’est l’âge de raison », commentait récemment le directeur général de Del Arte (aussi présente sur l’esplanade) sur le réseau LinkedIn. « Pour nous, c’est un nouveau départ. » À cette occasion, le responsable en profitait pour évoquer deux projets conformes aux évolutions des consommateurs (et notamment beaucoup plus jeunes). « Cela peut être une piste envisagée par le groupe pour remplacer les deux établissements et concurrencer des chaînes comme IT Trattoria », confirme un proche de Le Duff.
Comme la nature a horreur du vide, le groupe, propriétaire des deux cellules de l’esplanade (selon nos informations) pourrait implanter le Nestore, nouveau Cafferitivo urbain de Del Arte, testé récemment à Nanterre. Autour d’un grand comptoir-bar, ce concept propose une cuisine snacking avec les Portafoglio (pizzas repliées en portefeuilles), les Panuozzi, ou encore les focaccias garnies façon sandwich. Bref, la restauration serait plus déstructurée, agile et nomade, voire estudiantine, grâce à des parcours clients numérisés. Elle pourrait se composer d’un espace restaurant, d’un coin click and collect et d’une offre du café du matin à « l’aperitivo » à l’italienne le soir. À moins tout simplement d’une nouvelle enseigne...
