La cause était sérieuse. Ce samedi 22 mars, près de 3000 personnes (4000 selon les organisateurs) ont défilé dans les rues de Rennes pour dénoncer le racisme, les discriminations et les violences systémiques. Ce rassemblement calme, mais déterminé, s’inscrivait dans le cadre d’une mobilisation nationale programmée dans plus de 130 villes françaises.
Partie en début d’après-midi de l’esplanade du général de Gaulle, la manifestation a été précédée de plusieurs discours, notamment de la part de syndicats et d’organismes engagés. En tête de cortège, le Collectif des immigrés abandonnés ouvrait la marche. Il était suivi par les étudiants de l’Union Pirate, les militants de Solidaires, du PCF, du NPA, de la CGT, et de nombreux citoyens de tous les âges venus témoigner de leur solidarité.
Devant les locaux de France 3 Bretagne, une jeune femme a pris la parole au nom des instigateurs de la manif. « La France n’est pas un privilège blanc. Elle est une promesse faite aux générations futures de tout horizon. Mais cette promesse est actuellement trahie par les discours racistes sur les plateaux de télé. Aujourd’hui, nous marchons contre le racisme, contre les discriminations, contre l’oubli de l’humanité. Nous voulons une France de justice, d’égalité et de partage. »
Mais pas de place au répit, le rassemblement s’engageait sur l’avenue Janvier et les quais, dans une ambiance calme, sous la surveillance discrète des forces de l’ordre. Dans le cortège, les pancartes et les slogans faisaient écho aux affaires récentes : « Justice pour Nahel, pour Babacar, pour Adama », scandaient certains manifestants. Arrivé place de la République, le défilé marquait une courte pause devant le Palais du Commerce où une banderole « All eyed on Gaza » a été accrochée sur la façade, saluée par des applaudissements nourris.
Puis, la manifestation a repris son cours, portée par des messages aussi provocateurs que créatifs : « Elon Musk, le nazi au compost », « Les fachos au cachot », ou encore « Retailleau dans la Vilaine ». Parmi les figures politiques présentes, la députée insoumise Marie Mesmeur a attiré les regards. Elle posait avec son écharpe tricolore devant une pancarte interpellant : « Mais où est le Jarl ? », une référence au portier du 88, devenue cible récurrente de la gauche radicale.
Dans le calme, peu avant 18 h, le cortège revenait à son point de départ, bouclant un parcours sans aucun heurt. À Rennes, comme ailleurs en France, la journée a été marquée par une forte mobilisation. Plus de 130 rassemblements ont eu lieu à travers le pays pour dénoncer le racisme et appeler à une société plus juste et égalitaire. Au moins 62.000 personnes, selon la police, ont défilé en France samedi 22 mars.
