Le slogan de la ville, bien trouvé jadis (1990), par le communicant Hubert Geffroy, « Vivre en intelligence », est moins que jamais de mise si on en juge par les mésententes entre cyclistes et automobilistes depuis les récents aménagements transitoires dans le centre ville de Rennes. Un de nos lecteurs Michel Ogier nous livre son point de vue et en appelle à une vraie concertation pour le devenir de la mobilité rennaise.
« La ville de Rennes, fermement convertie à la cause écologique, et à l’approche des élections en alliance avec les Verts, avance à marche forcée pour étendre le réseau de pistes cyclables. Non sans frictions ! Notamment au bout de la rue St Hélier, en face d’un bureau de tabac ouvert le dimanche. Les fumeurs et turfistes habitués à venir faire leur halte dominicale ont eu la désagréable surprise de voir qu’ils ne pouvaient ni stationner, ni même s’arrêter quelques minutes : une large piste cyclable délimitée par des plots jaunes a fait son apparition avant même le déconfinement. Si bien que des irréductibles ont trouvé le moyen de stationner, derrière les plots, sur cette nouvelle piste cyclable.
A vouloir avancer à marche forcée, on contrarie trop rudement des habitudes, et on exacerbe les tensions entre automobilistes et cyclistes. Alors que pour nombre d’entre nous, nous sommes tantôt automobilistes, tantôt cyclistes. Bien que cette politique de la ville aille a priori dans le « bon sens » et ces intentions souhaitables, alors qu’un bond s’opère en faveur du vélo, est-ce qu’on n’assisterait pas, pour que les tensions s’exacerbent à ce point, à des mesures trop radicales et trop rapides ? Alors plutôt que d’y aller au forceps ne serait-il pas préférable d’avancer avec mesure pour préparer les esprits ? Ne pas tout imposer d’un coup, et d’envisager des aménagements raisonnables, qui favoriseraient les cyclistes sans trop stigmatiser les automobilistes ! A contrario de cette actuelle expérimentation sur le Quai Nord qui semble assez problématique! A craindre que ce ne soit un avant goût de la chaotique – mais bien sûr nécessaire- transition pour un monde « d’après ». Le chemin pour pérenniser le « vivre en intelligence » est encore semé d’embûches ! »