« Les maisons avec des petites vierges ne brûlent jamais », assure un officier des pompiers. Impossible de le vérifier ! Mais avec Capucine Lemaitre (auteure remarquée de différents ouvrages sur Odorico), le photographe Hervé Ronné et l’érudit Jacques Alexandre, on les découvre au fil d’itinéraires de 3, 5 km. En revanche, rien ne sert d’être un adepte de bondieuseries pour apprécier ces richesses ornementales de la porte mordelaise à la place des Lices, dans le Sud de la Vilaine ou dans le quartier du Sacré-Cœur.
« Rennes compte plus de 200 statues de Marie (et d’autres saints), adossées sur les façades des immeubles », écrit Capucine Lemaître. Placées dans des écrins vitrés, dans des dais sculptés ou encore sur des piédestaux, ces statuettes incarnent la Sainte Famille, la vierge Marie, Sainte-Anne ou Jeanne d’Arc. Elles conjurent toutes le mauvais sort ou jouent parfois le rôle d’ex-voto. « Si la plus ancienne date de 1624, nombre d’entre elles demeurent plus récentes et liées au traumatisme de l’incendie de 1720 », ajoute Capucine Lemaître.
Beaucoup sont installées dans le centre-ville (portes mordelaises), dont la plus célèbre reste Notre-Dame des miracles et des vertus en la basilique Saint-Sauveur. Mais d’autres valent aussi le détour au 3 rue de Toulouse (alcôve en bois néogothique entourée d’étoiles) ou encore au 6 rue de Griffon (vierge miraculeuse). Autour des places Hoche et Sainte-Anne, on fera bien vite une escale par le 30 rue de Saint-Malo où l’on aperçoit une niche monumentale avec une vierge à l’enfant. Mais nos petits coups de cœur seront pour le sud Gare où dans ce quartier jadis ouvrier les vierges sont bien minuscules…Madones de Rennes, aux éditions d’Ouest-France. Prix : 17 euros à la librairie du Voyage.
Pour aller plus loin : l’étrange statuette du quai Lamartine.
