Une fois les élections présidentielles terminées, place au retour de la politique locale. En Marche dégaine les premiers contre son ennemi favori : le PS. « On a connu Nathalie Appéré, soutien de Valls », explique le mouvement macroniste. « La voici aujourd’hui qui tend la main à Jean-Luc Mélenchon. » Face à cette « volte-face », Carole Gandon, la porte-parole rennaise, préfère ironiser. «Je pense par le temps qui court aux socialistes et sociodémocrates rennais abandonnés par leur maire. Nathalie Appéré fait le choix de la division et de l’opportunisme. Elle livre les clés de Rennes aux Insoumis, dans le mépris complet des valeurs fondamentales du Parti socialiste, et en contradiction totale avec le programme qu’elle prétend porter pour notre ville. Par cynisme électoral, et pour sauver quelques places, elle est prête à toutes les compromissions, y compris sur les vertus de la République. Humainement, c’est triste. Politiquement, c’est inconséquent. » L’attaque est dure, mais pour en Marche tout à fait justifiée par l’inconstance de la maire. « Entre les deux tours de la présidentielle, Nathalie Appéré nous a précisé que les Insoumis, ce n’est pas la gauche rennaise. Et une semaine plus tard, elle veut discuter avec eux pour les législatives. » Et En Marche de s’interroger : « Que sont devenus ses idéaux ? Où est passé son projet de femme républicaine et réaliste ? Comment expliquer que ce qui n’était pas valable aux élections municipales, départementales, régionales, au premier tour de la présidentielle, devient maintenant possible ? Jean-Luc Mélenchon est l’homme de la complaisance avec Vladimir Poutine et avec les dictateurs, des petits arrangements avec le communautarisme et avec les ennemis de la laïcité. Il est antisystème et eurosceptique. » Pour rappel, Nathalie Appéré avait écarté les Insoumis de tout accord, lors du dernier scrutin local. Il faut dire que Jean-Paul Tual, conseiller municipal mélenchoniste, lui avait mené la vie dure, lors de son premier mandat.
Pour les présidentielles, elle se rapproche de la socialiste Hidalgo. Pour les législatives, elle veut s’acoquiner avec les Insoumis et pour les municipales, elle a fait route commune avec les écologistes. Il n’est vraiment pas facile aujourd’hui de faire de la politique », s’amuse un militant de la droite rennaise.
