Habitante de Montfort-sur-Meu, Magali Blandin, mère de quatre enfants et éducatrice à Rennes, a disparu depuis le 12 février dernier. Malgré de nombreuses battues, les gendarmes n’ont pas réussi à la retrouver. En marge de sa disparition, son mari, accompagné de son avocat, s’est présenté le jeudi 25 février 2021 auprès du juge chargé du dossier. Il a expliqué au magistrat avoir été victime d’une tentative d’extorsion d’une somme de 15 000 € et être menacé.
Le reflet de la réalité
Après une grande opération judiciaire, avec l’appui du GIGN, cinq personnes ont été interpellées dans le cadre de cette dernière affaire et placées en garde à vue (voir notre article). Au regard de l’enquête, Jean-Guillaume Le Mintier, avocat du mari, est tenu au secret. « Les informations transmises par le procureur de la République, Philippe Astruc, sont exactes », complète-t-il. « Elles reflètent la réalité et notamment la démarche que nous avons effectuée mon client et moi-même auprès du juge d’instruction pour dénoncer la tentative d’extorsion de fonds », ajoute-t-il. « Cette affaire a considérablement impacté ses enfants, déjà considérablement affectés par la disparition de leur mère et placés provisoirement sous protection. »
En revanche, Jean-Guillaume Le Mintier reste peu disert sur les faits. « Je peux uniquement vous parler de « manœuvre d’intimidation ». Je ne peux entrer dans le détail. Je le ferai sans doute ultérieurement avec mon client dans la mesure où les gardes à vue sont toujours en cours. » L’avocat refuse aussi de s’exprimer sur le lieu exact où a été commise l’intimidation. « Mon client vit dans un lieu qu’il souhaite garder secret : il ne souhaite pas être importuné par des équipes de journalistes. Il a donc déménagé juste après les faits avec ses enfants pour se mettre à l’abri de cette effervescence », affirme-t-il.
Abattu par cette affaire
Le mari est aujourd’hui « abattu » par cette affaire. « Il est abattu par la séparation avec Magali, par sa disparition et par le placement provisoire de ses enfants depuis la tentative d’extorsion de fonds. Il est incapable de donner une explication. Pour lui, c’est flou et il fait confiance aux enquêteurs. Sa priorité est ses quatre enfants », ajoute l’avocat. D’après le procureur de la République, Philippe Astruc, aucun élément ne permettait toutefois « de relier » le mari avec la disparition de sa femme. Mais existe-t-il un lien entre les cinq interpellés et la disparition ? Les maîtres chanteurs auraient-ils profité de cette affaire pour faire chanter le mari ? « C’est une affaire complexe », répond l’avocat. « On navigue un peu à l’aveugle sur ce dossier. Nous n’avons aucune piste et je pense que les enquêteurs aussi. Nous sommes dans un puzzle à 10 000 pièces ! Mais tant qu’il n’y a pas de corps, il y a de l’espoir. Dans ces dossiers-là, il faut travailler vite. Chaque minute compte. »