Ce jeudi 26 octobre, deux hommes de 38 et 40 ans comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Rennes. Placés en détention provisoire depuis le 31 août, ils étaient suspectés de plus d’une vingtaine de vols et de tentative en Bretagne pour près de 93 000 € de préjudice.
En décembre 2022, les deux individus commencent leur périple dans une boulangerie. Puis ils enchaînent les cambriolages dans d’autres commerces et des supermarchés, dans différentes communes d’Ille-et-Vilaine, du Finistère ou encore dans le Maine-et-Loire et dans la Manche. Généralement, ils agissent durant la nuit dans des petites PME où ils dérobent de l’espèce, des chèques-restaurant, de la nourriture, de l’alcool et du tabac.
Le mode opératoire est toujours ou presque similaire, le montant de la porte arrière des boutiques est arraché, et les pièces sont fouillées une à une. »
Très rapidement, les gendarmes soupçonnent les deux prévenus grâce à différents faisceaux d’indices concordants (téléphonie des suspects et aux perquisitions diligentées à leurs domiciles). Lors de leurs fouilles, ils retrouveront des gants, des pieds de biche et des chèques restaurants. Les militaires confondront notamment les auteurs présumés à l’aide de la vidéosurveillance des magasins.
À la barre, les deux hommes, membres de la communauté des gens du voyage, nient en bloc toutes les accusations, malgré 19 mentions de vols au casier judiciaire pour l’un et 25 pour l’autre. « On m’a donné des chèques restaurants pour les redonner à une personne. Mais je ne peux pas vous dire à qui ! J’ai peur des représailles », ose d’ailleurs un des prévenus.
Régulièrement, après chaque fait, les deux hommes vont verser de l’argent liquide sur leurs comptes. »
Procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc requiert 44 mois d’emprisonnement pour leurs méfaits. Avocat de l’un des suspects, Lucas Hervé demande des mesures d’accompagnement . « La prison ferme a quasi systématiquement été jusqu’à aujourd’hui la réponse judiciaire donnée, mais il est dans l’intérêt de la société d’accompagner mon client pour éviter qu’il retombe dans ses travers. » Le tribunal a condamné Michael Azevedo et Boudjino Vadoche à la peine de deux ans ferme avec maintien en détention.
Infos + : Situation assez inédite, l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) a appuyé les investigations. Des techniques spéciales ont été mises en place et des captations d’image réalisées par des caméras dissimulées sur la voie publique ont été utilisées par les enquêteurs afin de surveiller les malfaiteurs présumés devant leur domicile. Des balisages de véhicules seront opérés. Les services de gendarmerie ont pu se reposer sur le logiciel Anacrime pour résoudre cette affaire. Cet outil puissant permet de rassembler un grand nombre d’éléments d’un dossier et de recouper les informations avec la rigueur de l’informatique.