La bourde. Sur TV Rennes, Dylan Lemoine, candidat RN à Saint-Malo sur la 7e circonscription, a évoqué « l’insécurité énorme » à Dol-de-Bretagne, après l’ouverture d’un centre pour mineurs étrangers. Problème, l’établissement n’a pas encore été inauguré. Il devrait l’être en septembre.
Absence remarquée. Sur TV Rennes, Jeanne Rey du Boissieu (RN) devait débattre avec ses adversaires de la première circonscription. Mais elle a décliné l’invitation pour cause de déménagement… A-t-elle déjà déménagé d’Ille-et-Vilaine ? Cette absence remarquée n’a pas manqué de faire réagir ses deux rivaux, Nicolas Boucher (Modem) et Marie Mesmeur (Insoumise). « Je la salue à travers la télé, si elle nous entend», indique Nicolas Boucher. «Ni moi ni mes équipes ne l’avons croisée sur aucun marché, aucun tract ou aucune affiche. »
Pas de désistement de RN. Dans la première circonscription, la candidate RN qui n’a aucune chance d’être députée aurait pu se désister au profit de Nicolas Boucher et au détriment de l’insoumise. Mais entre la « peste » et le « choléra », le secrétaire départemental du mouvement lepéniste, Julien Masson, ne veut pas choisir. « On voit en ce moment une tambouille se mettre en place », explique-t-il. « Les Macronistes feront élire des Front populaire et des Front populaire des Macronistes. Ces candidats sont en train de créer des nouveaux RN au kilomètre, lassés par ces combines, cette comedia dell’arte avec ces “barrages” ridicules et méprisants. Le RN et ses votants ne sont pas moins républicains que les autres. Ils ne comprendraient pas que l’on se désiste pour un Macroniste ou un Front populaire… »
Des désistements (ou non) chez les Macronistes. Lundi 1er juillet 2024, Anne Patault (majorité présidentielle) a annoncé son retrait dans la quatrième circonscription. Dans l’impossibilité mathématique d’être élue, elle renonce au profit de l’Insoumise Mathilde Hignet contre Jacques François (RN), arrivé en tête avec 32, 30 %. Dans la deuxième circonscription, la députée sortante, Laurence Maillart-Mehaignerie (majorité présidentielle), se maintient en revanche contre Tristan Lahais (Nouveau front populaire), malgré la présence d’un candidat RN. Explications : son maintien ne peut enclencher une victoire des Lepénistes.
Un soutien de l’ex maire. Bien placé dans la 2e circonscription, Tristan Lahais (NFP) se dit très honoré et fier de recevoir le soutien d’Edmond Hervé, ancien parlementaire et grand maire de Rennes. «Ma candidature s’inscrit en fidélité au sillon qu’il a tracé. » L’ancien élu fut député de cette circonscription. En son temps, il n’était pas toujours tendre avec son rival, Pierre Mehaignerie, tonton de Laurence Maillart-Mehaignerie. Aurait-il la rancune tenace ?
Des écologistes solidaires. « Il n’y a pas de fatalité. Le 7 juillet prochain, lors du second tour des élections législatives, nous pouvons redonner de l’espoir à tout un pays. Votons pour nos candidats du Nouveau Front populaire. Faisons émerger un gouvernement courageux, déterminé et capable d’affronter les périls actuels, de garantir les libertés fondamentales de toutes et tous et de bâtir une société plus juste, plus prospère et plus verte», expliquent les écologistes rennais. Pas rancuniers dans la mesure où ils n’ont pas eu de prétendants dans les circonscriptions rennaises.
Pas de consignes de vote chez les Républicains, quoique… Pour ce deuxième tour, je ne prétends pas donner de consignes à mes électeurs qui sont aptes à choisir par eux-mêmes », confiait Christophe Decourcelle, candidat malheureux dans la deuxième circonscription. « Cependant, à titre personnel, je soutiendrai Mme Laurence Maillart-Méhaignerie car je considère son programme comme le plus responsable pour l’avenir de notre pays. Tout suffrage pour son adversaire direct, le front de gauche, associé à la France Insoumise, ne fera qu’affaiblir notre économie et générer une grave crise financière et sociale dont les premières victimes seront les plus fragiles. De plus, étant sensible à notre industrie agroalimentaire et à la préservation des emplois sur notre territoire, j’ai été particulièrement consterné de voir Tristan Lahais s’opposer à l’installation de l’usine BRIDOR à Liffré.»
Cesson pour Mehaignerie. Le maire de Cesson, Jean-Pierre Savignac, soutient la candidate Laurence Maillart-Mehaignerie. «Elle s’est pleinement investie dans sa fonction de députée. Son engagement indéfectible et son travail assidu ont toujours été au service des Cessonnais. Elle est une femme de terrain qui a à cœur de porter la voix des élus, des associations, des entreprises et des habitants de la circonscription. Elle a su tisser des liens étroits avec les acteurs locaux, ce qui fait d’elle une députée de conviction et de confiance. Je souhaite continuer notre collaboration pour le bien-être des Cessonnais.»
Un pot commun. »La fureur doit céder la place à la concorde, à l’écoute de nos concitoyens, de leurs peurs et de leur défiance (…). Dans notre département, Thierry Benoît, Nicolas Boucher, Jean-Luc Bourgeaux, Charlotte Faillé, Laurence Maillart-Méhaignerie, Christine Le Nabour, ont fait la preuve de leur sérieux, de leur attachement à leur territoire. Ils ont tout mon soutien», a expliqué la sénatrice Françoise Gatel, dans un communiqué.
Un soutien breton. «Le Parti Breton respecte le vote des électeurs», précise Maël Egron. «Il comprend la colère, la peur et la frustration qui ont motivé nombre d’entre eux ; elles sont légitimes et doivent être entendues. Aujourd’hui, deux mouvements politiques anti-bretons sont au second tour dans de nombreuses circonscriptions bretonnes : La France Insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN). Ces deux partis ne résoudront rien, au contraire. Nous laissons libres les électeurs de leur vote au second tour.» Maël Egron invite simplement les Bretons à prendre en considération l’engagement pour la Bretagne des candidats. «Nicolas Boucher (1re circonscription 35) est un partisan de la Réunification de la Bretagne et un allié de la langue bretonne. Élu local, il a une réflexion sur la place de Rennes dans son territoire. Face à lui se trouvent deux parachutés dont Marie Mesmeur (LFI) et le RN.»
Faudra s’en rappeler. Les Socialistes d’Ille-et-Vilaine appellent au barrage républicain contre le Rassemblement national. Ils voteront Christine Le Nabour (5e circonscription), Thierry Benoit (6e circonscription) et Jean-Luc Bourgeaux (7e circonscription). «Que ces candidats prennent totalement conscience que la gauche prend toujours ses responsabilités face à l’Histoire », indique Laurence Duffaud, première secrétaire du mouvement en Ille-et-Vilaine. Nous sommes prévenus.
Un président engagé. «Pour la première fois, l’extrême-droite est en capacité d’accéder au pouvoir», confie jean-Luc Chenut, président du département. «Pourtant, partout où elle exerce des responsabilités politiques, elle agit contre celles et ceux qu’elle prétend aujourd’hui défendre : régression économique et sociale, recul des droits humains et des libertés publiques, négation des problèmes environnementaux, stigmatisation des minorité, intolérance, … Le 9 juin, lors du scrutin européen, l’Ille-et- Vilaine est le département de France métropolitaine, hors Ile-de-France, où le RN a enregistré son plus mauvais score national : son projet et ses idées ne sont pas ceux de la grande majorité des habitants de notre territoire. Dimanche 7 juillet, l’heure est à la mobilisation générale de tous les démocrates et de tous les progressistes, qui doivent réaffirmer leur attachement indéfectible aux valeurs de la République, à la solidarité, à la justice sociale et fiscale, à l’écologie. J’apporte donc mon soutien plein et entier à nos candidats du Nouveau front populaire présents au second tour, et aux candidats de la droite républicaine et du centre-droit qui font face au RN dans les 3 autres circonscriptions d’Ille-et-Vilaine. Pour gagner ce combat, il ne suffira pas de s’abstenir, ou de voter blanc ou nul. »