Juste avant la rencontre entre Rennes-Nantes, dimanche dernier, des supporters rennais ont été blessés lors d’altercations avec les CRS. Deux d’entre eux ont été emmenés directement à l’hôpital et cinq ont été interpellés. « Ces conditions d’accueil sont inadmissibles », peste le Roazhon Celtic Kop (RCK) dans son communiqué publié sur les réseaux sociaux. « Nous avons toujours voulu dialoguer. Nous avons toujours respecté nos engagements en préfecture, en contrepartie voici le résultat…. »
De nombreuses violences, des interpellations
Rien ne prédisposait pourtant à un tel emballement. Avant le match, le RCK a organisé ce déplacement en bus conformément à un arrêté préfectoral du préfet de Nantes. « Nous l’avons préparé avec la plus grande attention afin de garantir à tous la sécurité. » Mais sur place, la belle mécanique de l’organisation s’est enrayée ! « A quinze minutes du début du match, 650 Rennais étaient encore dans les neuf bus. C’est à cet instant qu’un de nos deux présidents a décidé de sortir seul du car pour connaître les raisons de la retenue gratuite et humiliante. »
D’après le RCK, le président a été « matraqué purement et simplement » comme un autre responsable de l’association et de nombreux fans quelques minutes plus tard dont un jeune garçon de 13 ans conduit au poste de secours (voir le communiqué du RCK ci-dessous). « Je crois qu’on a la bonne stratégie, » a déclaré ce matin, Jean-Christophe Bernard, directeur départemental de la sécurité publique de Loire-Atlantique dans les colonnes d’Ouest-France. « Il y a des règles et il faut les appliquer ou alors il faut les changer. Le problème perdure depuis plusieurs années. Les instances de concertation n’ont pas permis de résoudre ce problème. J’espère que l’avenir me démentira. »
Faire patienter les supporters de longues minutes dans les cars était justifié pour fluidifier les flux selon le policier. « Certains supporters n’ont pas voulu obtempérer en s’en prenant aux CRS. Ce n’est pas étonnant. Ce sont pas des enfants de choeur ! », a-t-il précise. Mais du côté des supporters, nombreux contestent cette version. « Pourquoi répliquer d’une façon aussi inadapté ? », s’interroge un supporter de la capitale bretonne. « On était dans une zone totalement sécurisée. On nous accuse de violences alors qu’on les subit. Ce qui s’est passé n’est pas normal. »
Le président du Stade Rennais sort de son silence
« Plutôt que de l’autosatisfaction malvenue et provocatrice de la part des policiers, précise l’Association nationale des supporters, nous attendons des explications et des excuses pour les violences gratuites perpétrées hier contre les supporters rennais. » Sans aller jusque là, le président du Stade Rennais déplore les « blessures de nos supporters. « Il est fondamental d’assurer la sécurité dans les stades mais il faut être en mesure de préserver l’accueil des supporters », a-t-il confié lors d’une conférence donnée pour annoncer l’arrivée du latéral de gauche, Souleyman Doumbia en live sur les réseaux sociaux.
« Il y avait sans doute un peu de nervosité de la part des CRS mais nos supporters n’ont pas créé d’incident », a-t-il affirmé. Il ne veut pas toutefois polémiquer. « Les forces de l’ordre sont extrêmement mobilisées ces dernières semaines. Mais on aurait dû éviter ces violences. » Le RCK invite les supporters présents à écrire au procureur de Nantes ou à saisir la police des polices. « Ces incidents sont dommageables pour nous, les policiers et pour le spectacle. Un jour, on finira même par nous interdire l’entrée du stade nantais », tentait de relativiser un fan devant la boutique ce matin.
https://twitter.com/julienRoazhon/status/1084914735567593473
[#FCNSRFC] Hier derby au stade de la #Beaujoire ⚽️ à #Nantes.
31 195 spectateurs dont 733 supporters visiteurs.
5 interpellations dont 3 en garde à vue.
Les policiers de la section d'intervention rapide (SIR) engagés. #Tousmobilisés contre la violence dans le stade. #EspritSport pic.twitter.com/fMySpy3C0G— Police Nationale 44 (@PoliceNat44) January 14, 2019