Dans la pénombre, les cyclistes filent à toute «allure » le long du canal. Certains n’ont pas d’éclairage, ni de gilets rétroréfléchissants et encore moins de réflecteurs dans les roues. Mais une fois les vélocipèdes arrivés au pont Legraverend, la « patrouille » est là, sauf que, pour une fois, elle est dans un rôle pédagogique. Avec l’aide de l’association Rayons d’actions et de la mairie, les hommes et femmes de la police municipale et nationale distribuent gratuitement le matériel nécessaire pour circuler en toute sécurité la nuit. « C’est la quatrième opération que nous effectuons », explique l’élue chargée de la mobilité, Valérie Faucheux. « Nous prévoyons même d’en faire une cinquième sur la ZI sud-est. Depuis 2019, nous avons énormément de deux-roues. Mais trop négligent les équipements. Nous voulons informer les Rennais sur l’utilité d’un bon éclairage. »
Cette opération n’est pas sans raison. « À Rennes, plus de 21 % des accidents corporels ont concerné un cycliste ou un conducteur de trottinettes entre octobre 2022 et octobre 2023 », ajoute le brigadier-chef, Anthony Réalland. « C’est énorme ! Il est important aujourd’hui de réagir et de mener ce type d’actions. En mettant un éclairage et un gilet, on est sur de la visibilité. En actionnant un clignotant, on est sur la lisibilité ! Les cyclistes de plus en plus nombreux doivent réfléchir à leur sécurité, à respecter le Code de la route, et ce dans le cadre d’une cohabitation dense avec les voitures. »
Beaucoup de villes éteignent leurs lumières pour des économies d’énergie. Le gilet rétroréfléchissant devient obligatoire. »
Comme la plupart de ses collègues, le brigadier-chef s’inquiète sur les négligences des pratiquants. « Un vélo doit avoir une sonnette, des freins en bon état de fonctionnement, un éclairage, mais également des catadioptres (dispositifs dans les roues et les contours des pédaliers). » Contre les mauvais comportements, le policier énumère les amendes. « En cas de défaut de réflecteurs, de freins, de lumières et d’avertisseurs sonores, c’est onze euros. Ce sera plus cher pour l’absence de protection chez les moins de douze ans, la circulation sur le trottoir ou l’utilisation de casques audio (135 euros). » Tous les ans, Anthony Réalland (chef de l’unité de prévention routière) forme 5000 élèves par an dans les écoles et tout autant (ou presque) les adultes sur la voie publique. La prévention avant la répression !
Infos + : quand on conduit sur la route, mettre son clignotant est obligatoire. Mais 90 % des cyclistes omettent de signaler leur changement de direction.