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lundi 25 septembre 2023
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CULTURE : ENTRE HÉRITAGE DU PASSÉ ET AVENIR INCERTAIN

Dans les années 80, la culture rennaise était réputée. Elle brillait de mille feux dans les médias nationaux où l’on vantait à renfort d’articles élogieux son festival Les Trans. Mais qu’en est-il aujourd’hui ?

Dans le budget de la ville, la culture arrive en bonne position (44 millions d’euros), derrière l’action citoyenne, l’enfance et la qualité des espaces publics. « C’est un choix fort », assure un ancien responsable politique. « Les Rennais sont des enfants gâtés. Avec un festival presque toutes les semaines, une scène musicale hypercréative, des expositions dans les galeries et les musées, des œuvres de street art partout dans la ville, la culture à Rennes est foisonnante », n’hésite pas à proclamer Destination Rennes (office de tourisme).

À l’actif de la capitale bretonne, l’on peut noter le dispositif Sortir (tarifs privilégiés), la gratuité dans les musées et dans les médiathèques. L’on peut encore mettre en avant des constructions notoires dans les quartiers : le conservatoire et l’Antipode. « L’ouverture d’un deuxième site du musée des beaux-arts à Maurepas est également prévue en 2023 et sera suivie dans quelques années de la rénovation d’une bibliothèque », observe Rachel Fourmentin, directrice du service de la culture de Rennes.

Mais ces dernières années, l’image culturelle a aussi beaucoup gagné avec la collection Pinault. Chaque année, le milliardaire breton, originaire de Tréverien, présente ses plus belles œuvres dans le couvent des Jacobins. Il est la locomotive de l’été culturel, autour de laquelle se déploie une trentaine d’évènements, portés par une vingtaine de structures culturelles (la Criée-Halles centrales, le Musée des Beaux-Arts…)

Considérée morte le dimanche, la ville a désormais fait beaucoup d’effort pour enflammer le jour du seigneur. Grâce à Dimanche à Rennes et Dimanche au Thabor, les animations ne manquent pas (voir notre encadré).

La culture est partout, multiple, riche. Toutefois, il est parfois difficile de savoir qui fait quoi ! Entre Destination rennes, les acteurs associatifs, les équipements et les élus, on a du mal à comprendre la ligne éditoriale. Mais cette diversité en fait peut-être la richesse… Dans les colonnes du très sérieux Observatoire des politiques culturelles, la responsable du service rennais de la culture, Rachel Fourmentin se défend évoquant quatre axes directeurs : la pluralité de l’offre ; le soutien à la création et particulièrement aux artistes les plus jeunes ou les plus précaires ; le développement de la culture pour tous et la progression de la responsabilité environnementale et sociétale.

 « On ne peut plus construire aujourd’hui des politiques publiques “en silo”, avec un outil par projet », ajoute Rachel Fourmentin. La directrice croit beaucoup aux tiers-lieux. Elle veut puiser dans l’expérience de l’hôtel Pasteur pour concevoir des programmations vivifiantes. « Nous désirons nous inspirer de l’état d’esprit et des valeurs qu’il véhicule : ouverture, générosité, frugalité, hospitalité… On avance dans ce sens sur la réhabilitation de l’ancienne prison Jacques Cartier, au cœur de la ville, qui deviendra un espace citoyen et culturel ; le souhait n’est pas d’en faire un équipement classique. » Les mauvaises langues diront que, faute d’idées, la municipalité cherche à récupérer les bons projets auprès de nombreux acteurs…

« À Rennes, il y a un entre-soi culturel. Il faut montrer patte blanche pour profiter de subventions », dénonce un acteur de la culture.

« Cela a toujours été le cas », tient à confirmer un ancien élu de l’opposition. « L’ex-maire Edmond Hervé a eu les Trans et ses bébés ont eu Mythos. À chaque fois, ces festivals ont été leur faire-valoir culturel. » Mais par-delà les critiques politiques, la capitale bretonne est surtout pointée du doigt pour un loupé de taille : une grande salle de type Zénith. « Toutes les grandes tournées ne passent pas par Rennes. Elles privilégient des villes comme Nantes, Paris ou Lyon », explique un attaché de presse rennais. « On est dans le gagne-petit. » Entre culture avant-gardiste et populaire, la ville a fait un choix. C’est son choix.  

jean-christophe collet
jean-christophe collet
Lancé par le journaliste Jean-Christophe Collet en 2012/2013, www.rennes-infos-autrement.fr devient un site d’informations en 2015 et est reconnu comme site d’informations en ligne par le ministère de la Culture et de la communication.

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