Avec son nouvel ami Richard Ferrand, Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères et ancien président du conseil régional de Bretagne PS, a annoncé à six mois des élections européennes la création d’un nouveau mouvement : les progressistes bretons. Il a immédiatement suscité des réactions de la part de ses anciens alliés. « Il ne suffit pas de se déclarer progressiste », explique Christophe Fouillère, Premier secrétaire fédéral du Parti Socialiste d’Ille-et-Vilaine. « Il faut l’incarner dans le projet politique et la pratique du pouvoir. »
Un Breizh en marche !
Attaque encore plus violente de la part de Marylise Lebranchu, ancienne garde des sceaux de François Mitterrand et socialiste historique. « Jean-Yves Le Drian a un travail énorme », explique-t-elle. « Il n’a donc pas le temps d’animer une association politique en Bretagne. En revanche, je ne suis pas dupe. Il s’agit de créer un Breizh en Marche. Nous n’avons décidément pas la même conception de l’engagement politique et de ce que nous devons aux militants socialistes. »
En Ille-et-Vilaine, le président de Rennes métropole, Emmanuel Couet juge « l’initiative intéressante » chez nos confrères du Télégramme de Brest. « Il est sans doute gêné aux entournures entre son amitié pour son mentor et ses amitiés socialistes », reconnaît un spécialiste de la politique rennaise. En revanche pas d’état d’âme chez la centriste et député d’En Marche, Laurence Maillart-Méhaignerie. « La Bretagne a toujours été au rendez-vous des grandes échéances européennes », indique-t-elle. « Le combat pour l’Europe nécessite un grand rassemblement en Bretagne et aussi toutes les unions de bonne volonté. »
Un rassemblement de la droite modérée à En Marche
A l’ultra gauche, en revanche, pas question de rejoindre l’ancien président de région. « Merci à cette initiative, elle permet la clarification entre des opposants de façade (Emmanuel Couet (PS), Loïck Lebrun (droite) et François Bachelier (En Marche) qui demain seront main dans la main », concède le parti de gauche sur Twitter. Mais à l’heure du mouvement des gilets jaunes, beaucoup s’interrogent sur ce mouvement. Cette annonce tomberait-elle à point nommé ? « On peut toutefois se questionner sur son opportunité », répond un militant de droite. « On sent poindre un certain opportunisme bien loin des réalités quotidiennes de nombreux Français. On peut même craindre le pire pour eux. Le Drian n’est pas Macron et, au regard du contexte actuel, son mouvement n’est pas assuré de faire le même coup que son chef ! »
Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, veut rassembler tous les « progressistes bretons », au sein d’un « laboratoire d’idées » à six mois des élections européennes contre toute forme de populisme. Il rassemble des élus de sensibilités politiques différentes (PS, MoDem, La République en marche, droite modérée ou encore des Régionalistes).