Noël Coypel est mis à l’honneur au Musée des Beaux-Arts de Rennes. Un brin oublié, il est remis au goût du jour jusqu’au 5 mai prochain. Durant quelques semaines, il dévoile tout son talent. Bien des années après sa mort (1628-1707), il trouve enfin une reconnaissance et une renaissance posthume auprès des Bretons et des Rennais. Il est apprécié à sa juste valeur par son exceptionnelle maîtrise chromatique, loin des Hollandais de son siècle comme Rembrandt…
Peintre du Roi, il réalisa les groupes de personnages du plafond de la Grand’Chambre du Parlement, entre 1660 et 1661. À l’époque, Noël Coypel est encore novice. « Son maître Charles Errard donne idées et croquis à son jeune acolyte, lequel finalise ses projets et les exécute “en grand”, c’est-à-dire en peinture », explique le Musée des Beaux-Arts de Rennes. Plus tard, l’artiste s’en va au palais des Tuileries pour décorer l’ensemble du petit appartement du Roi. Entre 1683 et 1699, sous les surintendances successives de Louvois et de Colbert de Villacerf, son activité atteint son apogée institutionnel, au point d’être nommé à la tête de l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1695.
À la différence de ses congénères du XVIIe siècle, Coypel se distingue par la longévité de sa carrière, conservant la faveur du monarque jusqu’à la fin de sa vie. Inspirée sans doute par Nicolas Poussin, son œuvre mérite d’être redécouverte. « Les frises, les fonds architecturés, les drapés ainsi que la gestuelle (…) font penser au grand maître dont Coypel a dû contempler la production lors de son séjour à Rome », convient Béatrice Sarrazin, conservatrice générale au château de Versailles.
Noël Coypel incarne la quintessence du talent baroque français. Il combine une maîtrise exceptionnelle de la couleur avec une sensibilité dramatique qui défie les siècles.
L’exposition au Musée des Beaux-Arts offre une immersion dans l’univers de Coypel, mettant en lumière ses toiles religieuses, ses commandes prestigieuses et ses contributions à la manufacture des Gobelins. Au fil de la visite, l’on découvre avec émerveillement ses allégories et ses vastes compositions. L’on remarque aussi dans un registre plus intime, un portrait de famille où la présence de la première femme, encadrée dans un miroir et drapée de noir, suscite la surprise (voir ci-dessous). Noël Coël Coypel, Musée des Beaux-Arts, jusqu’au 5 mai.
